Depuis plusieurs mois, les agents de la société Hysacam ne sont pas passés au marché central au lieudit carrefour Anatole, où se trouve une certaine décharge.
#CarrefourAnatole Des tonnes de déchets remplissent un coin du carrefour Anatole. Une odeur nauséabonde s’y dégage. Les passants se hâtent à ce croisement en froissant le visage. Certains se pincent le nez et se couvrent les narines de la main. D’autres s’exclament : « quelle puanteur ! ». Les motostaxis qui stationnent à ce carrefour ne semblent pourtant pas être gênés. Les commerçantes s’installent de parts et d’autres.
Les vivres frais disposés tout autour de la décharge, les vendeuses sont à leur poste et prêtes à affronter la journée ; malgré la forte odeur. « Nous sommes fatiguées de nous plaindre. Les autorités ne se préoccupent de notre sort et nous ne pouvons abandonner nos comptoirs. Il nous faut travailler ; mais dans cette saleté nous n’aboutissons à rien. Nous ne savons plus quoi faire », déclare Martine Ella, une vendeuse de la place. Ce mercredi matin, dans cette inquiétude, elles sont toujours au rendezvous, bien que la clientèle se fasse rare.
Plusieurs comptoirs sont vides. Nombreuses sont les commerçantes malades à cause de cette décharge. Les plus fortes courent des risques au fil des jours. Certaines d’entre elles reculent les ordures avec leurs mains pour installer leurs marchandises. Toutes se plaignent et accusent la société Hysacam de ne pas faire leur devoir. « Ces ordures remontent à des mois. La communauté urbaine à qui nous payons pourtant des tickets de propreté tous les jours, nous demande de patienter car les chauffeurs d’Hysacam sont en formation.
Or, nous entendons dire par certaines clientes qu’il s’agit d’un problème de non payement des primes aux employés d’Hysacam. En attendant, nous souffrons de ce désordre », explique Epiphanie Mben, coiffeuse à proximité de la décharge. A l’entreprise, M. Ahmadou Garba, responsable de la cellule de communication au sein d’ Hysacam, explique : « la structure fait face à plusieurs crises internes. Les problèmes de manque de carburant et de nonpaiement des primes aux employés ont causés l’arrêt de toutes activités liés à l’entreprise dans la ville de Douala depuis des mois.
L’entreprise fait aussi face actuellement à une réduction des camions fonctionnels au niveau de son parc ; suite aux fortes pluies qui enclavent les routes au niveau de leur site où sont déversées les ordures, causant ainsi des dommages et l’arrêt d’une bonne partie des camions de leur parc automobile. Néanmoins, les activités ont repris au sein de l’entreprise et la situation sera ramener à la normale dans les deux semaines à venir ».