Véritable repaire de bandits de grands chemins, ce grand lieu de commerce, jadis modèle de l’ordre et de la sécurité dans la métropole économique, présente aujourd’hui un visage très peu avenant.
Capharnaüm où squattent des princes de la pègre et règnent en maîtres le désordre et l’in sécurité. C’est ce tableau horrifique qu’on brosse du marché Mboppi depuis quelque temps. En effet, ce lieu de commerce situé au quartier Akwa au 1er arrondissement de Douala, sur la rive gauche du cours d’eau éponyme, qui pourtant a joui pendant de longues années d’une réputation favorable, revêt aujourd’hui un visage hideux. Ici entre 5h du matin et 20h, au vu de ce qui se passe, l’on perd facilement son latin, surtout sur le tronçon carrefour Agip-Texaco-Camp Yabassi. « Le marché Mboppi a été longtemps considéré comme le plus grand marché de la métropole économique du Cameroun et partant de la sous-région Afrique centrale, grâce à la vente gros et détail des produits de grande importance. C’est lui également qui servait de point de ravitaillement à tous les autres marchés de la capitale économique en ce qui est du vestimentaire, électroménager, électronique et même de l’industrie maritime, entre autres » > , renseignait une source.
Une époque où tout était mis en œuvre par les forces de police et de gendarmerie, pour que l’ordre et la sécurité soient de mise. D’ailleurs les responsables de la communauté urbaine y veillaient au grain. « Toutes les transactions se passaient dans les boutiques ou leur devanture et la circulation était alors fluide. Les gens pouvaient aller et venir sans problème. Mais depuis qu’on a institué officiellement la taxe sur l’occupation temporaire de la voie publique ‘’Otvp’’, l’anarchie s’est installée. Le marché Mboppi et ses environs sont pris d’assaut, même d’ailleurs la brigade et le poste de police qui s’y trouvent. Du coup sont devenus inefficaces les contrôles des forces de maintien de l’ordre même en ce qui concerne le type de marchandises qui y sont vendues. Dès 5 h tout est touffu ! Benskinneurs, les salons de beauté ambulants, pousseurs, caisses de vente des cigarettes et autres » , s’indignait un commerçant.
Affaires louches
C’est ainsi que l’on retrouve toutes sortes de ‘’fouilleurs de poubelle’’, entendez ces personnes à la mine patibulaire, arborant des haillons pour ressembler à celles qu’on rencontre dans les tas d’immondices pour la récupération de certains objets ; et pourtant ce sont des filous et la racaille chargés de sales besognes et qui traitent des affaires louches avec certains commerçants. A Mbopi, au cours de nos enquêtes, nous nous sommes rendu compte qu’il en existe plus de trois catégories de ces rufians. « Parmi eux, ceux qui mènent des transactions interlopes avec les détenteurs des salons de beauté ambulants. Le rôle de ces derniers est d’aller prendre la poudre blanche pour les cafés des coiffeurs et coiffeuses » > , selon une source. Et de poursuivre en dénonciations : « Les autres traitent avec les vendeuses des cigarettes dans des caisses qui sont en forme de conteneur, ce sont eux les passeurs du can- nabis et tramol. La troisième catégorie est constituée de ces canailles qui sont chargées de récupérer la marchandise volée par des porteurs véreux. In fine, on a ceux qui servent comme sentinelles aux fins de fournir des informations à leurs complices de la nuit. Quasiment toutes les femmes vendeuses d’un certain âge de Mboppi sont des détaillantes du cannabis et la poudre blanche appelée la» taille» », . Et notre source de conclure que si le quartier Makea est reconnu pour sa vente gros et détail du cannabis et la poudre blanche appelée la taille dans la sous-région Afrique centrale, Mboppi ne fait pas piètre figure dans ce commerce illicite.