Actualités of Friday, 27 October 2017

Source: actucameroun.com

Douala: les plastiques non biodégradables résistent à la loi

La commercialisation des sachets non biodégradable a été interdite il y a quatre ans La commercialisation des sachets non biodégradable a été interdite il y a quatre ans

4 ans après l’interdiction formelle de la fabrication, de la détention, de la commercialisation et même de la distribution des emballages plastiques non biodégradables sur l’ensemble du territoire, ces matières sont toujours en circulation dans les marchés et autres points de vente.

Le 24 octobre 2013, le ministre de l’Environnement, Hele Pierre, rendait publique cette interdiction à travers un communiqué. Aujourd’hui cette note est ignorée malgré les contrôles sur le terrain et même des saisies effectuées.
Au marché de New-Deido dans le 1er arrondissement de la ville de Douala, l’activité de vente de ces plastiques se fait en toute discrétion. Une scène étrange s’est déroulée très tôt dans la matinée du 25 octobre 2017, selon Radio Balafon émettant depuis Douala.

Un homme à la carrure imposante et transportant un sac noir s’est discrètement infiltré dans une boutique. Après quelques minutes de négociations, un terrain d’entente a semblé avoir été trouvé. Le boutiquier lui tend un billet dont la nature n’a pas été révélée au reporter, puis récupère le sac et se retire dans son comptoir.

Quelques instants, ce dernier explique au reporter de Radio balafon qu’«il s’agit d’un marché illégal, dans notre jargon nous l’appelons le marché noir. Des hommes parfois en veste arrivent tout discrètement et nous livrent la marchandise, qui n’est rien d’autre que les plastiques non biodégradables. Et c’est ainsi tous les jours, lorsque nous avons un besoin pressant on fait appel à eux».

Dans ce marché comme dans tout autre de la capitale économique, les commerçants sont bien conscients de l’interdiction de ces emballages. Et la plupart ne s’interrogent pas sur leur provenance douteuse. Une vendeuse de vivres abonnée à ce marché précise: «Nous sommes bien au courant que les emballages plastiques noirs, ce sont les non biodégradables et que cela est interdit. Vous voulez qu’on fasse comment ? Moi je ne sais pas où nos livreurs s’approvisionnent. J’achète et j’utilise seulement. Je ne veux même pas savoir ou est-ce qu’ils vont se ravitailler».

Quant à la clientèle, son soucis est de se faire empaqueter ses produits. «Je viens de m’acheter des légumes et comme je n’ai pas avec moi un sac, j’ai accepté qu’on emballe mon paquet dans un plastique. C’est pareil ailleurs lorsque je vais faire mes achats», déclare Naomi, une Cliente.
Au-delà de l’interdiction, c’est tout un réseau qui s’est formé autour de la vente des plastiques non biodégradables. Dans un autre marché visité, les petits commerçants ambulants développent une activité au vu et au su de tous.

«Parfois il y’a des gens qui viennent ici pour le contrôle, quand on les voit on fuit seulement. Nous menons notre commerce tranquillement. On vend à tout le monde, aux commerçants et même aux passants». Explique Léo, vendeur ambulant.
Pourtant le communiqué du ministre sur l’interdiction des emballages non biodégradables, apportait une solution aux commerçants et acheteurs.

Il s’agissait des emballages biodégradables. Mais cette autre mesure est mal appréciée de tous, «Ils nous parlent d’emballages biodégradables qu’on ne voit même pas sur le marché. Même les lieux d’approvisionnement ne sont pas connus. Vous voulez qu’on fasse comment ? Interdisez, mais proposer une autre mesure le tout n’est pas seulement d’interdire. Nous même cela ne nous plait pas d’utiliser ces emballages parce qu’ils sont un danger pour l’environnement, mais on n’a pas de choix», lance Hélène, commerçante.

À côté de cette rareté, un client évoque plutôt le coût élevé. «C’est étonnant, tu vas dans une boulangerie, tu achètes du pain à 125 FCFA ensuite tu dois acheter un plastique à 100f ? Mais ce n’est pas sérieux» s’indigne Romaric.
4 ans après leur suspension sur toute l’étendue du territoire, les plastiques non biodégradables résistent. Et leur impact sur l’environnement reste dangereux.