Lors de son intervention au sommet des dirigeants sur les réfugiés organisé aux États-Unis d’Amérique par le Président américain Barack Obama, en marge de la 71e Assemblée Générale de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) aux États-Unis, le Chef de l’État camerounais a énuméré de nombreux engagements entrepris par son Gouvernement en faveur des «réfugiés nigérians fuyant les exactions de la secte Boko Haram et les Centrafricains confrontés à l’instabilité politique de leur pays».
Cependant, selon le journal Intégration du 26 septembre 2016, la ville de Douala abrite un grand nombre de réfugiés en détresse, et «ceux-ci ne se retrouvent pas dans les propos du Président Paul Biya».
«Plusieurs décrets ont été publiés par rapport aux réfugiés, mais ne sont pas mis en pratique jusqu’à ce jour. Par exemple, personne n’a encore de carte de réfugié. Nous n’avons que des cartes d’identification», révèle Jean-Vivien Habyalimana, réfugié de nationalité rwandaise. Il indique également que, sur le plan de la santé, on se souvient que les maladies chroniques ont déjà emporté plusieurs réfugiés de la cité économique.
«Avant, le HCR s’occupait de la santé des réfugiés à 100%. Après, il a baissé à 70% et maintenant, c’est 0%. À part les enfants de moins de 5 ans que le HCR prend encore en charge, tout réfugié qui tombe malade est appelé à se soigner, dans le cas contraire il meurt», explique Jean-Vivien, courroucé. Pourtant, souligne le journal, le Gouvernement camerounais a signé récemment une convention-cadre avec le HCR sur la prise en charge conjointe des réfugiés dans les hôpitaux nationaux.
Concernant l’éducation, «ils exigent d’abord l’école publique à tout le monde, ils ne prennent en charge que les enfants de l’école primaire (30 000 francs CFA par tête pendant l’année scolaire). Ils ont abandonné les enfants du secondaire à eux-mêmes et au supérieur, c’est une autre gymnastique, ce qui n’est pas normal», condamne Lubana Christelle, réfugiée originaire de la République Démocratique du Congo (RDC).
Ces dernières années, le Cameroun a ouvert ses frontières à plus de «350 000 réfugiés de différentes nationalités», selon les estimations du Chef de l’État, Paul Biya, qui s’exprimait en marge de la 71e Assemblée Générale de l’ONU, le 22 septembre 2016.