A un peu plus d’une semaine de sa fin, le Ramadan continue de battre son plein à Douala, la deuxième ville du Cameroun, où il faut se rendre dans certains quartiers à forte population musulmane comme New Bell pour voir comment les populations concilient activité économique et spiritualité.
Observant scrupuleusement le jeûne, les musulmans de New Bell, constitués essentiellement des citoyens du Nord du pays et de ressortissants ouest-africains (Béninois, Ghanéens, Guinéens, Maliens, Nigérians, Sénégalais et Togolais) ne continuent pas moins de contribuer à la vie économique de Douala.
Il y a eut tout juste des réglages dans la façon de faire de cette communauté musulmane. Ainsi, ceux qui font du commerce démarrent un peu plus tard leurs activités là où les employés des administrations accusent un peu de retard pour se rendre au bureau.
En vérité, la priorité est accordée à la prière, explique ce musulman qui ajoute que même «les mariages sont suspendus depuis le début du jeûne ».
Ce semblant de vie au ralenti est comme reléguée aux oubliettes quand le soleil s’apprête à se coucher, laissant s’installer le crépuscule, moment de rupture du jeûne.
Spontanément, les principaux points de vente des beignets et autres aliments prisés pour la rupture du jeûne sont assaillis par les musulmans n’ayant pas pu, pour une raison ou une autre, rentrer à temps à domicile.
« Avant, je faisais une recette journalière moyenne de 5000 francs CFA, mais depuis le début du jeûne, je vends autour de 8 000 francs CFA tous les jours », confie Aminatou, non sans cacher un sourire qui en dit long sur ses bonnes affaires.
Beaucoup de tailleurs rencontrés au marché central de Douala affichent également le sourire. En perspective de la fin du Ramadan, les commandes de nouveaux habits pleuvent et certains couturiers ont même commencé à congédier les clients retardataires.
Malgré la fin qui s’annonce, la ferveur ne décuple pas dans les mosquées où les prêches portent beaucoup sur la paix, l'unité et la concorde au sein des Camerounais et au-delà entre tous les habitants du monde.
Ces discours vont de pair avec des actions de solidarité telles les dons de sucre offerts la Société sucrière du Cameroun (SOSUCAM) pour, selon les responsables de cette unité industrielle, « permettre aux croyants musulmans de bien vivre leur ramadan ».