• Le Mrc avait boycotté les municipales et les législatives
• Un choix qui lui a valu la perte de ses cadres selon le Dr Louis Marie Kakdeu
• Il a ajouté que certains leaders de partis politiques ont commis l’erreur d’oublier que leurs cadres avaient aussi droit à une vie décente
Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto avait décidé de boycotter les élections législatives et municipales en 2020. Deux ans plus tard, le Dr Louis Marie Kakdeu analyse cette décision.
« On a vu en 2020 que le choix du MRC de boycotter les élections locales lui a valu la perte de l’essentiel de ses cadres. Le leader qui mène une vie décente a oublié qu’il doit prendre la décision qui permet à son parti de caser ses cadres. Pire, il a pris une série de décisions qui a conduit gratuitement l’essentiel de ses cadres en prison. C’est en cela que l’éthique de conviction a des limites en dictature ! », peut-on lire dans sa tribune publiée sur sa page Facebook.
L’erreur commise par certains leaders de partis politiques au Cameroun, c’est d’avoir ignoré, dans leurs choix politiques, que leurs cadres devaient eux-aussi mener une vie décente et que la finalité n’était pas de « s’opposer pour s’opposer. », estime l’économiste.
« L’éthique de conviction pousse ainsi une partie de l’opinion à reprocher aux députés de conquérir des positions de décision partielle au bureau de l’Assemblée nationale. On aurait aimé qu’ils aient une position de « décision totale ». Une partie de l’opposition politique depuis les années 1990 s’accroche à l’idée que « si l’on ne peut pas conquérir tout le pouvoir, alors on s’oppose c’est-à-dire que l’on boycotte ! » C’est la loi de Tout ou Rien ! L’idée de faire bouger les lignes progressivement est exclue ! », affirme-t-il.
Le Dr Louis Marie Kakdeu croit qu’il est temps pour les leaders des partis politiques de penser au bien-être de leurs compagnons en même temps qu’au bien-être des populations.
« ... l’on me reproche d’avoir porté un plaidoyer auprès du gouvernement pour l’incorporation des farines locales dans le pain. Ces gens auraient souhaité que cela ne se fasse jamais jusqu’à ce que ce régime tombe. Sauf que le régime dure depuis 40 ans et que leur éthique de conviction a plutôt été une éthique d’irresponsabilité dans la mesure où l’option du boycott permanent a conduit au renforcement des pouvoirs du régime et à la paupérisation du pays. On peut être fier de brandir comme un trophée de guerre l’idée de l’échec du régime. », conclut l’universitaire.