Actualités of Wednesday, 28 August 2024

Source: Oeil du Sahel

Drame : 4 Camerounais tués au Nigeria

Cinq personnes dont quatre Camerounais, sont passées de vie à trépas. Cinq personnes dont quatre Camerounais, sont passées de vie à trépas.

Maina Oumar, 20 ans, Alhadji Ali Oumaté, 18 ans, Abba Oumaté, 50 ans et Seidou Abba, 54 ans, tous de nationa- lité camerounaise, ont été froidement assassinés par des terro ristes de Boko Haram dans la localité de Kérawa au Nigéria le 22 août dernier. Ils ont été mas- sacrés alors qu'ils labouraient leurs champs. Il était 12h et une dizaine de minutes quand les réchappés de l'attaque ont regagné le village et nous en ont informés. Ils ont été assaillis par ces hors-la-loi vers 11h; et ces derniers ont ouvert le feu sur eux. Cinq personnes dont quatre Camerounais, sont passées de vie à trépas.

Accompagnés des éléments des forces multinatio- nales, nous nous sommes rendus sur les lieux et nous avons récu péré les corps de nos compa- triotes. Nous les avons tous inhumés», déclare Sa Majesté Abba Boukar, chef du village Gakara.
Côté matériel, les assaillants n'ont rien laissé à leurs vic- times. Ils ont emporté tout ce qu'avaient leurs victimes.

Ils ont emporté les produits qu'ils ont apportés pour le traitement de leurs champs; ils ont également emporté leurs équipements et leurs moyens de déplacement, avant de disparaître dans la nature. Les militaires ont tenté de les rattraper, mais en vain puisqu'ils avaient pris de la lon- gueur sur eux. Ils ont donc replié avec tout leur butin, poursuit Sa Majesté Abba Boukar, chef du village Gakara.

Depuis l'avènement de Boko Haram, de nombreux Camerounais ont des champs en terre nigériane. Des comités de vigilance nigérians veillent sur leur sécurité et gardent égale- ment leurs champs contre. quelques billets de banque. lis sont nombreux à quitter le vil- lage chaque matin pour le Nigéria en saison des travaux champêtres. Ils quittent le village au x premières heures de la journée pour s'y rendre et y tra- vaillent toute la journée. Ils ne reviennent au village qu'à la tombée de la nuit. Plusieurs enfourchent la bicyclette pour effectuer le trajet. Généralement, ce sont des déplacés internes qui n'ont pas de champ ici à Kérawa Cameroun qui s'y rendent. Ils collaborent avec les comités de vigilance des localités où ils trouvent des terres arables à labourer, Ils leur donnent un certain montant et ceux-ci veil- lent sur leur sécurité et leurs champs», explique le chef du village Gakara.

Cette pratique agricole remonte à plusieurs années. Ces villageois n'ont jamais eu d'en- nuis et leurs récoltes n'ont jamais été mauvaises d'après les informations collectées loca- lement. On peut d'ailleurs dire qu'ils sont plus en sécurité de ce côté puisque les comités de vigi- lance de ces localités ont tou- jours veillé au grain et ont tou jours dissuadé ces criminels de Boko Haram. L'attaque d'avant-hier est une grande sur- prise pour nous. Ces hors-la-loi ont étudié la position des membres du comité de vigilance qui ont avancé un peu plus en profondeur à l'intérieur du Nigéria et ont profité de cette faille pour attaquer nos frères ils ont tiré des coups de feu e rafale sur eux .C'est par chance que quelques-uns d'entre eux ont la ie sauve", regrette Sa Magesté Abba Boukar, chef du village Gakara


Cette énième attaque dans cette localité illustre l'insécurité ambiante dans laquelle vivent les populations des localités déclarées zones rouges». Les localités de Kérawa et de Sanda-Wadjiri dans le départe- ment du Mayo-Sava comme toutes les localités rouges des départements du Mayo-Tsanaga et du Logone-et-Chari, sont totalement coupées du reste du pays du fait de la présence per manente de ces criminels sur les principaux axes reliant lesdites localités aux autres parties du pays. Nos populations parcourent certains tronçons comme Kérawa-Kolofata long de 12 km au risque de leur vie. Ils sont quotidiennement attaqués sur ce tronçon, martèle Sa Majesté Seni, lawan de Kérawa.