Actualités of Wednesday, 27 September 2023

Source: Cameroon Tribune

Drame: bagarre mortelle entre coépouses à Douala

Une femme a perdu la vie Une femme a perdu la vie

Sophie Z., 44 ans, a rendu l’âme samedi dans une clinique où elle avait été admise la veille suite à une altercation avec Annette Virginie, la trentaine, elle-même hospitalisée après la rixe.

Vendredi dernier, quand il quitte son domicile du quartier Essengue (arrondissement de Douala 1er) pour une mission hors de la ville, Engelbert Patrick Z. est polygame. Le lendemain, alors que l’ingénieur mécanicien de 58 ans est revenu à Douala en urgence, il est veuf. Sophie, sa première épouse, compagne d’une vingtaine d’années, est décédée. A l’issue d’une bagarre avec Annette Virginie, seconde épouse d’Engelbert Patrick Z. depuis environ huit ans, et mère des deux seuls enfants que la concession polygamique comptait. Comptait, parce que depuis 2021 les deux gosses (une fillette et un garçonnet) n’y vivent plus, mais sont plutôt chez la sœur cadette de leur père à Yaoundé. Pour une raison qui n’est pas sans lien avec l’étincelle qui a préludé la rixe mortelle.

De fait, selon ce que le blanchisseur de la première épouse et l’occupant d’un logement voisin en hauteur indiqueront à la gendarmerie, Annette Virginie a quitté son appartement dans la concession et est venue du côté de Sophie, qu’elle a commencé à invectiver. Le mari dira plus tard aux pandores qu’il a alors été informé au téléphone par sa première épouse. Ressortie de chez elle après cet appel, Sophie demande à sa coépouse rentrer de son côté. Celle-ci n’en fait rien, et le ton monte. Le blanchisseur, qui, semble-t-il, avait des commissions à faire, sort. L’occupant du logement voisin sera l’unique témoin de la suite.

D’après sa déposition (qu’il est allé faire de son propre chef le lendemain après avoir appris que la dispute avait débouché sur un décès), Annette Virginie a porté le premier coup : une gifle. Un échange violent a suivi. Le blanchisseur, revenu sur les lieux, n’a pas pu séparer les protagonistes et est ressorti chercher du renfort. Quelques jeunes du quartier réussiront finalement à stopper le combat. Annette Virginie saigne du nez et de la tête. Sophie, elle, semble en état de détresse respiratoire. Il faut dire qu’elle est asthmatique.
Informé de cette évolution de la situation, Engelbert Patrick Z. joint un de ses collègues de service et lui demande de conduire ses femmes à l’hôpital. Sophie est admise dans une clinique, et Annette Virginie dans un hôpital public. Après le décès de la première, l’affaire, suivie dans un premier temps par la brigade de Ngangue, sera reprise par la brigade de recherche de Bonanjo.

D’autres éléments obtenus sur ce drame indiquent qu’après quelques années de mariage, Annette Virginie s’était mise à fréquenter une église à Bonabéri (Douala IV), où elle se fera d’ailleurs baptiser. Le pasteur lui a demandé un jour de venir avec ses enfants puis, suivant une « révélation », a déclaré que sa coépouse était une sorcière. Et que si elle n’y prenait garde, sa progéniture mourrait de la main de cette dernière. Annette Virginie s’en était ouverte à sa belle-sœur de Yaoundé, qui a accordé foi à la « révélation ». Engelbert Patrick a ensuite été convaincu par sa cadette, laquelle lui aurait dit qu’il ne devait pas prendre de risques, les deux enfants étant sa seule descendance…

Les soupçons de sorcellerie nourris contre elle, Sophie Z. en fut informée par une autre belle-sœur. Mme Z. n°1 avait alors demandé une assise familiale, au cours de laquelle elle avait rappelé que, mariée initialement sous régime monogamique, elle avait accepté le divorce et un remariage sous régime polygamique. Afin que son époux, toujours pas père à l’époque, puisse prendre une autre femme et espérer procréer.

La dépouille de Sophie Z. a été déposée à la morgue de l’hôpital de la Garnison militaire. Aux dernières nouvelles, Annette Virginie est toujours hospitalisée.