L’entreprise Camrail, société concessionnaire du transport ferroviaire au Cameroun, est enfin sortie de son mutisme depuis l’accident ferroviaire survenu le vendredi 21 octobre dernier à Eseka, dans le Département du Nyong-Ekelle, et qui a fait près de 80 morts selon les autorités.
Lors d’un point de presse donné à Yaoundé dimanche 23 octobre 2016, le Président du Conseil d’Administration de Camrail, Hamadou Sali, a indiqué que l’ajout des wagons à la locomotive a été effectué dans le «respect des normes de sécurité».
Il s’agissait d’une offre de transport «modulée», a-t-il affirmé, faisait observer que ce n’était pas la première fois que des wagons étaient ainsi ajoutés. Les «fêtes de fin d’année» et les «vacances» donnant souvent lieu à des mesures similaires.
Il faut préciser que les équipes techniques de la Camrail, au départ de Yaoundé le 21 octobre en matinée, avaient ajouté huit voitures-voyageurs supplémentaires sur celles tractées régulièrement par la locomotive, pour faire face à l’afflux de passagers voulant rallier Douala, après l’interruption de la circulation routière sur la route nationale n°3. D’après les chiffres communiqués à la presse, 1462 passagers se trouvaient à bord du train Intercity 152 parti de Yaoundé vendredi à 11h 15 min.
Avant de connaitre les résultats de l’enquête en cours pour déterminer la cause réelle du déraillement qui a occasionné un carnage à Eseka, le vendredi 21 octobre 2016, plusieurs observateurs semblent convaincus que l’accident a fait suite à la décision de la Société Camrails d’ajouter des wagons (8) au convoi. Interrogé sur le sujet, le Ministre des Transports, Edgar Alain Mebe Ngo’o, a indiqué qu’«il n’est pas nécessairement déjà dit, au stade où nous en sommes, que c’est le fait d’avoir ajouté des wagons qui est à l’origine du déraillement».
Le Gouvernement a prescrit l’ouverture d’une enquête judiciaire sur l’accident. Enquête qui sera couplée à une investigation en interne à Camrail. Le PCA de la société affirme d’ailleurs que les équipes techniques de la Camrail sont à disposition des enquêteurs pour déterminer les causes réelles du déraillement.