Dans sa parution de ce jeudi 22 décembre 2016, le quotidien Le Messager relève la loi de l’omerta qui règne dans le sérail au sujet du drame ferroviaire d’Eséka. Le sujet, quoique hautement préoccupant, semble ne pas faire partie des priorités du Gouvernement. 60 jours après le délai prescrit à la Commission d’enquête par le Chef de l’État, bon nombre de Camerounais sont ulcérés par le choc et la douleur provoqués par cet accident.
Théoriquement, souligne Le Messager, c’est le 25 novembre dernier que le rapport d'enquête devait avoir été déposé sur la table du Président de la République son unique destinataire. Des sources bien renseignées, d’après le quotidien, confirment même que la Commission d'enquête chargée de trouver les causes du drame d’Eseka a bel et bien rendu sa copie au Chef de l’État le 24 novembre dernier.
«La commission a fait le constat des défaillances techniques du train 152 dont les freins n'ont visiblement pas fonctionné à l'approche de la gare d’Eseka ce jour fatidique du 21 octobre 2016. Quant à la responsabilité des ministres des Transports, Edgar Alain Mebe Ngo’o, et celui des Travaux publics, Emmanuel Nganous Djoumessi, la commission indique qu'ils ont agi dans le cadre de leurs prérogatives pour apporter les réponses aux problèmes qui se posaient ce jour aux voyageurs. Toutefois, la Commission relève des dysfonctionnements dans leurs réactions respectives. Quant à la Camrail, la commission fait cas de sa responsabilité en tant que transporteur dans cet accident qui a été causé par une défaillance technique du train», indique une source.
Des analyses de politique estiment que les sanctions du Président de la République Paul Biya trouveront écho dans le remaniement ministériel en préparation. À les en croire, l’année 2016 ne saurait rentrer en gare sans que le Gouvernement ne subisse ce réaménagement: Les Travaux publics et les Transports, les départements directement concernés par l'accident d’Eseka, sont parmi les ministères annoncés dans le viseur du Chef de l'État.
La commission avait comme président, le Premier Ministre, Philémon Yang, comme membres: Le ministre de la Justice, Laurent Esso, celui de l'Administration territoriale, René Sadi, le ministre chargé du Contrôle supérieur de l'État (CONSUPE), Mbah Acha, le Secrétaire d’État à la défense chargé de la Gendarmerie, Jean Baptiste Bokam, et le Délégué Général à la Sureté Nationale, Martin Mbarga Nguele. Le rapporteur était le Secrétaire permanent du Conseil National de la Sécurité, Paul Atanga Nji.