La commission d’enquête créée par le chef de l’Etat le 25 octobre dernier pour élucider les circonstances de l’accident ferroviaire d’Eséka et qui est présidée par le Premier ministre, Philemon Yang a poursuivi hier mardi ses auditions.
D’après nos sources, le conducteur du train, Mathias Y. et son assistant, T. Mukam ont été longuement entendus par les membres de la commission. « Environ six heures avec des pauses », souffle une source du Jour. Rien n’a cependant filtré de cette audition. Mais on sait que le conducteur et son assistant ont été entendus par le Premier ministre Philemon Yang lui-même et tous les membres de la commission que sont le ministre d’Etat chargé de la Justice, Laurent Esso, le ministre délégué à la présidence chargé du Contrôle supérieur de l’Etat, Mme Rose Mbah Acha, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, René Emmanuel Sadi, le secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie nationale, Jean-Baptiste Bokam, le délégué général à la Sûreté nationale, Martin Mbarga Nguele et le rapporteur, le secrétaire permanent du Conseil national de la sécurité, Paul Atanga Nji.
Mathias Y. et T. Mukam, conducteurs du train 152 parti de Yaoundé pour Douala vendredi 21 octobre dernier à 11h13 avec environ 1300 voyageurs installés dans 17 wagons qui a déraillé à l’entrée de la gare d’Eséka, causant officiellement 79 morts et des centaines de blessés graves sont gardés à vue à Yaoundé depuis le jour de l’accident. Ils ont en effet été interpellés après l’hécatombe et conduits, la nuit même, vers Yaoundé par le train spécial qui a permis d’évacuer sur la capitale les morts et les blessés de l’accident ferroviaire le plus grave de l’histoire du transport au Cameroun. Depuis lors, ils sont en gardés à vue.
Les deux conducteurs ont déjà été plusieurs fois entendus par la commission d’enquête judiciaire pilotée par la police et la gendarmerie sous l’autorité du parquet. D’après nos informations, Mathias Y. a plutôt un profil sans histoire. Il serait âgé de moins de 40 ans et cumulerait déjà une expérience d’environ 10 ans comme conducteur de train.
C’est donc un technicien rompu à la tâche qui était aux commandes lorsque le train 152 s’est précipité dans l’abîme et l’effroi vendredi 21 octobre dernier. Il en est sorti sain et sauf. C’est cet homme clé dans la compréhension de ce qui a pu se passer que la commission Yang a entendu hier après d’autres auditions la veille lundi, parmi lesquelles des membres du gouvernement et des responsables de Camrail.
En rappel, selon les termes du décret présidentiel qui la crée, la commission mène toute investigation et entend toute personne susceptible de contribuer à la manifestation de la vérité, fait appel à l’expertise nationale ou internationale en la matière.
Elle a un délai de 30 jours à compter du 25 octobre, donc le mercredi 23 novembre prochain au plus tard, pour adresser son rapport au président de la République.Trois magistrats y siègent, le Premier ministre lui-même, le ministre d’Etat chargé de la Justice, Laurent Esso et le ministre délégué à la présidence chargé du Contrôle supérieur de l’Etat, Mme Rose Mbah Acha. La commission n’intègre ni des représentants des victimes, ni des membres de la société civile. Elle n’est composée que de membres du gouvernement et assimilés.