Au Cameroun, la commission d'enquête sur l'accident ferroviaire d'Eseka, qui a causé la mort de 79 personnes le 21 octobre dernier, a remis son rapport au président. Pour l'instant, rien n'a filtré. Les conclusions du rapport n'ont pas été rendues publiques et le gouvernement ne s'est pas exprimé.
L'attente est longue pour beaucoup de familles de victimes et de rescapés. Plus d'un mois après la catastrophe, elles ne savent toujours pas ce qui a provoqué le déraillement du train reliant Yaoundé à Douala à Eseka. Ni la commission d'enquête officielle ni l'entreprise Camrail, la compagnie de chemin de fer, ne donnent d'informations sur leurs enquêtes respectives.
En attendant, certaines familles de victimes s'organisent, contactent des avocats en vue d'éventuelles réparations. Plusieurs familles ont saisi le tribunal d'Eseka en espérant obtenir des réparations de la part de l'entreprise majoritairement contrôlée par le groupe français Bolloré. Celle-ci a cependant déjà attribué une aide aux passagers, de l'argent pour les funérailles des victimes et le remboursement des frais médicaux pour les blessés.
Traumatisés
Des poursuites vont donc suivre, mais la perspective de mois, voire d'années de procédure judiciaire, en refroidit certains. Pour les personnes qui ont survécu, l'urgence est d'essayer de retrouver une vie normale. Et pour cause : plusieurs rescapés sont encore traumatisés.
A Eseka, les voitures accidentées sont toujours à la gare, à côté des rails. Aujourd'hui, seul le trafic de marchandises a repris. Le train Intercity, celui qui relie Yaoundé à Douala, lui ne circule toujours pas.