Le 8 novembre 2017 s’est déroulée une autre audience de l’affaire qui oppose la Cameroon Railways (CAMRAIL) au Ministère public et ayants droit (A/D) Kenfack Lekomo et autres A/D des victimes décédées plus Bibibi Ndzomo Rosalie et autres victimes de l’accident du train 152, survenu à Eséka le 21 octobre 2016. Cette audience a eu lieu au Tribunal de première instance d’Eséka en présence des responsables de l’entreprise mise en cause.
Jean Pierre Morel le Directeur général (DG) de CAMRAIL agissant comme personne morale du concessionnaire du réseau ferroviaire du Cameroun, a plaidé non coupable. Le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune dans son édition du 10 novembre 2017 rappelle que dans cette affaire, les personnes suivantes Vandenbon Didier Germain, Timbou Pierre, Nlend Carice W, Gaïbaï Dieudonné, Nyake Makake A, Biwole Nkol Stéphane, Koumfieg Tchoumba, Tekou Mukam, Yedna Mathias ; Ndzana Jean Ottou, Ateba Akaa Emile, Dika Woudou G, Ngnin Essoh et Fru Valatine Awah de CAMRAIL doivent répondre des infractions suivantes: activités dangereuses, homicide involontaire et blessures involontaires.
Le Ministère public au cours de l’audience dirigée par Marcel Ndigui Ndigui le président du tribunal, a appelé à la barre comme premier témoin, le dénommé Etoundi Mvogo âgé de 24 ans et étudiant au niveau III en Droit public à l’université de Douala. Dans son témoignage celui-ci a indiqué avoir acheté un ticket à 9000 FCFA pourtant il a été installé à l’avant-dernière voiture où le billet coûte 3000 F. «Au départ de Yaoundé, l’ambiance était bon enfant. 50 minutes après le voyage, il y a eu une odeur causée par un frottement de fer. Avant d’entrer dans le second tunnel, l’odeur s’intensifiait et au sortir de ce même tunnel, la vitesse du train était plus grande», a-t-il déclaré.
Dans son témoignage Mr Mr. Ekoka, ancien directeur du matériel à Camrail, ingénieur-mécanicien, deuxième témoin du Ministère public a démontré que le conducteur du train 152 n’avait pas respecté la limitation de vitesse à partir de la gare de Binguela. Au lieu de 40 km/h, il roulait à 57 km/h. Un excès de vitesse qui s’est poursuivi sur le tronçon Makak- Yaoundé. «Entre Makak et Yaoundé, il y a 16 collines sur 36 km et le conducteur était constamment en train de freiner en utilisant les freins direct et automatique. La cause principale était la défaillance de freinage, du matériel roulant et la mauvaise conduite», a-t-il conclut. Comme on pouvait s’y attendre, le conseil des accusés et de certains prévenus Me Massoda a réfuté les arguments de Mr Ekoka qui s’est aussi exprimé en tant qu’expert.
Après sept heures de débat, à la demande des avocats de la partie civile, l’audience a été renvoyée au 22 novembre 2017.