Actualités of Thursday, 4 October 2018

Source: La Nouvelle No 452

L’étrange compassion du SDF pour les sécessionnistes à Batibo

Joseph Mbah Ndam a effectué une visite à Batibo Joseph Mbah Ndam a effectué une visite à Batibo

Après une visite à Batibo, dans la région du Nord-Ouest, département de la Momo, le député du Social Democratic Front à l’Assemblée nationale, Joseph Mbah Ndam, manque certainement des mots pour décrire le triste spectacle qu’il a vu dans sa circonscription électorale.

Seulement aujourd’hui, beaucoup sont ceux des observateurs qui se demandent quel discours sa formation politique, le Sdf a-t-elle tenu face à la montée de l’idéologie séparatiste qui plonge les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest dans le chaos actuel?

« Je suis arrivé à Batibo, j’ai eu peur et honte, je n’ai trouvé personne ; les herbes ont poussé partout. Je parle avec les larmes dans les yeux, je n’ai pas eu le courage d’aller vers la morgue parce que les corps qui étaient gardés ont tous pourri. C’est la scène d’horreur et de désolation que j’ai vécue… » Ne vous y trompés surtout pas.

Ces propos relayés par nos sources sont attribués au député du Sdf, Joseph Mbah Ndam, viceprésident à l’Assemblée nationale, après un séjour dans son Batibo natal. Un arrondissement meurtri par des exactions des terroristes séparatistes. Un témoignage plutôt surprenant, quand on se souvient des prises de position des élus du Sdf à l’Assemblée nationale où Joseph Mbah Ndam officie par ailleurs comme vice-président.

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Au lieu de condamner avec fermeté l’idée même anticonstitutionnelle de la création d’un Etat fantoche d’Ambazonie, plusieurs observateurs estiment que les élus du Sdf se sont généralement illustrés à l’hémicycle de Ngoa Ekelle par des discours de politique politicienne. Et ceci, estiment ces observateurs, en vue de s’assurer l’électorat anglophone des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Lorsque Joseph Mbah Ndam peint alors le tragique tableau de l’horreur généré orchestré à Batibo par les terroristes sécessionnistes, l’on est tenté de se demander à qui la faute ?

Et la réponse à cette poignante question est donnée par Mme Aminateh Nkemngu Funya, une compatriote de la partie anglophone de notre pays. Elle pointe un doigt accusateur sur une certaine élite anglophone qui, de manière active ou de passive, a toujours milité en faveur de l’idéologie sécessionniste. Nous avons détruit nos emplois à la Cdc, Pamol, Brasseries.

Nous avons détruit nos terres agricoles, nos traditions, nous avons retiré nos enfants des écoles, nous nous sommes rendus sans abris, nous avons chassé nos médecins, nos infirmiers et personnels sanitaires. Nous avons incendié nos hôpitaux et centres de santé, nous avons perdu 6 500 emplois. Selon des estimations, l’Etat a perdu plus de 24 milliards Fcfa à cause de cette guerre insensée. Nous avons décidé de faire de la résistance en prenant la rue le 1er octobre 2017.

Nous avons dit que nous ne voulions plus voir les Francophones chez nous. Pourtant à présent, c’est chez ces mêmes Francophones que nous allons chercher refuge et protection : « what a disgrace, what a shame for Anglophones ! », se lamente sur les réseaux sociaux, cette dame pratiquement en larmes.

Engagement solennel

Pour certains analystes, tous ceux qui soutiennent aujourd’hui la cause sécessionniste, feignent d’ignorer cet engagement solennel pris par le président Paul Biya devant le peuple camerounais le 6 novembre 1982, lors de sa toute première prestation de serment à l’Assemblée nationale. L’acteur principal de cet évènement historique n’étant autre que feu Salomon Tandeng Muna, originaire de la partie anglophone de notre pays, acteur majeur de la réunification du Cameroun.

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A cette occasion, le président de l’Assemblée nationale demandait alors au futur président Paul Biya s’il s’engageait « (…) à ne ménager aucun effort à préserver, protéger, défendre la Constitution et les lois de la République unie du Cameroun ; de veiller à la volonté commune de la Nation et de respecter et de défendre l’unité, l’intégrité et l’indépendance de la patrie camerounaise ? » A cette question fondamentale, Paul Biya a répondu : « Je le jure ».

Le tout nouveau président de la République va également le réaffirmer dans son tout premier discours d’investiture en indiquant sans ambages : « (…) L’engagement d’ordre constitutionnel est la réaffirmation du serment que je viens de prêter. J’entends alors, avec l’aide de toutes les Camerounaises et de tous les Camerounais, et en ma qualité de président de la République, chef de l’Etat et chef du gouvernement, m’acquitter de ce devoir sacré que m’impose la Constitution à savoir, veiller à son respect, comme à l’indépendance, à la souveraineté, à la sécurité et à l’unité de l’Etat, assurer la conduite des affaires de la République, mon illustre prédécesseur n’a jamais failli à ce devoir, je n’y faillirai point. »

L’on pourrait donc comprendre la détermination actuelle du chef de l’Etat à combattre les hérésies sécessionnistes que certains tentent d’utiliser malicieusement à des fins politiciennes. A Joseph Mbah Ndam, l’on est tenté de lui rappeler que le temps reste un juge impitoyable.