En collaboration avec le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC), l’association s’est rendue le 28 octobre 2017 à Eseka, pour déposer une gerbe de fleurs à l’honneur des victimes.
21 octobre 2016, catastrophe ferroviaire à Eseka. Bilan officiel:79 morts et 600 blessés. Une date, un lieu et un drame qui marqueront à jamais la mémoire collective des Camerounais. Pour sa 3ème édition des Circuits de la mémoire, la fondation Yes Africa a décidé, un an après le drame, de venir à Eseka, pour honorer les victimes.
De la mairie à l’hôpital, en passant par la gare, les lieux du drame et le site retenu pour l’érection de la stèle dédiée aux victimes, Yes Africa en collaboration avec le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC), ont fait le tour d’Eseka. Pour rencontrer, écouter des personnes, toucher les stigmates de la catastrophe.
Ici, « on n’a pas encore fait le deuil et le drame reste vivace dans nos esprits au moindre aperçu des wagons endommagés encore en place», témoigne Samuel Nguembog. Les larmes aux yeux, le responsable de la communication, de la coopération et du partenariat à la mairie d’Eseka, n’en dira pas plus de la paranoïa dont sont victimes certains habitants à la seule évocation de ce drame. Pas moins que le personnel sanitaire de l’hôpital de la ville, qui dit avoir donné le meilleur de soi en dépit de la modicité des moyens.
Malgré la catastrophe, l’hôpital est toujours confronté à la vétusté de son plateau technique, malgré quelques réajustements. Ici, apprend-on, les dons ont été d’un grand soutien pour la prise en charge des blessés. Quelques dons ont par ailleurs été offerts à l’occasion de cet hommage à l’hôpital par Yes Africa, pour continuer à soutenir les malades.
Quid de la gare ? Ici « l’activité a repris son cours mais les voitures accidentées ont été scellées par l’Etat pour les enquêtes », confie le chef de gare, un peu disert. Quant aux différents lieux de déraillement ayant causé des morts, des témoignages sont autant douloureux que l’horreur vécue par les habitants.
Dans ce ravin, témoigne l’un d’eux, il est difficile de savoir le nombre exact des morts mais il est largement supérieur à celui avancé par l’Etat au vu des corps engloutis dans ce ravin. Un an après le drame, Eseka n’a pas toujours fait son deuil d’autant plus que le site retenu pour la stèle des victimes fait polémique.
Mais pour Martin Nguiamba, président de la fondation Yes Africa, peu importe le site, « le plus important est de rendre hommage aux victimes et d’inscrire cette catastrophe dans les mémoires afin que plus jamais ce genre de drame ne se reproduise ».
Et pour permettre aux journalistes, estime Monique Ngo Mayag du SNJC, de faire leur travail en rencontrant les acteurs du drame sur le terrain pour que jaillisse la vérité sur ce drame dont les causes et le nombre de morts restent encore querellés.