Le modérateur de l'Église presbytérienne du Cameroun (PCC), le révérend Fonki Samuel, affirme que plus de 50 personnes ont été tuées dans l'incendie criminel d'Egbekaw, à Mamfe, contredisant le ministre de la Communication, qui évalue le nombre de victimes à 25. Le modérateur a également accusé des "terroristes armés" d'être à l'origine de l'attaque qui a provoqué une onde de choc dans tout le pays le 6 novembre, jour où le président Paul Biya fêtait ses 41 ans au pouvoir.
Des combattants séparatistes de l'Ambazonie auraient attaqué les victimes vers 3h30 du matin, abattu certains d'entre eux et brûlé d'autres dans leur sommeil. Alors que le bilan de cet événement tragique continue de fluctuer, le modérateur du PCC affirme que plus de 50 personnes ont été tuées. Le communiqué du révérend Fonki, publié mercredi 8 novembre, est le dernier d'une série de communiqués condamnant cet acte odieux.
"C'est avec un cœur douloureux et troublé que nous présentons nos condoléances aux familles dont les proches ont été brutalement et inhumainement massacrés lors de l'incendie criminel perpétré à Egbekaw Mamfe par des terroristes armés le lundi 6 novembre 2023, où plus de 50 personnes ont été tuées, y compris des femmes et des enfants, et où les maisons ont été rasées", a écrit le modérateur du PCC.
Il a présenté ses condoléances aux "familles dont les proches ont été brutalement et inhumainement massacrés lors de l'incendie criminel..." Le prélat a ajouté : "Avec la plus grande fermeté, nous condamnons cette atrocité et répétons que la vie humaine est sacrée et que personne n'a le droit d'ôter la vie à autrui".
Ce communiqué fait suite à une déclaration antérieure de l'évêque catholique romain de Mamfe, qui a également condamné fermement l'attaque. Parmi les victimes se trouvaient des hommes, des femmes et des enfants. Au moins 10 maisons ont également été brûlées, selon l'officier divisionnaire principal de Manyu, Viang Mekala. Le chiffre du révérend Fonki concernant le massacre est le plus élevé qui ait été rapporté jusqu'à présent, dans un contexte de chiffres contradictoires.
Il est également en contradiction flagrante avec celui du ministre camerounais de la communication, René Emmanuel Sadi. Dans un communiqué signé le mardi 7 novembre, le ministre Sadi a chiffré le nombre de morts à 25. Ce communiqué a été publié après que l'officier divisionnaire de Manyu a déclaré que plus de 20 personnes avaient trouvé la mort dans l'attaque.
Plusieurs médias ont également fait état de plus de 30 morts.
"Le bilan provisoire de cet acte criminel et barbare est de 25 morts, soit 19 hommes, 05 femmes et un enfant de 8 ans. Neuf blessés ont été enregistrés, dont certains sont dans un état critique, et admis dans les hôpitaux de ladite localité où ils reçoivent des soins", a déclaré le ministre René Sadi. Alors que le nombre exact de morts reste incertain, les familles des défunts sont restées inconsolables après le massacre de lundi. L'incapacité des responsables gouvernementaux à établir le nombre exact de morts a laissé bon nombre de Camerounais dans l'expectative. Il convient également de noter que 72 heures plus tard, le président de la République du Cameroun s'est accroché à sa décision de rester muet sur la tragédie qui frappe son pays en ce moment.
Le chef séparatiste prend ses responsabilités
Dans le sillage des condamnations et du refus des séparatistes d'assumer la responsabilité de l'attaque, le chef séparatiste Ngong Emmanuel, basé à Hong Kong et communément appelé Capo Daniel, a admis la responsabilité des séparatistes dans l'attaque. Il a déclaré qu'il s'agissait d'une attaque de vengeance menée par des combattants d'Akwaya, l'une des quatre subdivisions de la division de Manyu.
"Ce qui s'est passé à Mamfe, à Egbekaw, est une attaque de vengeance suite au meurtre de deux soldats d'Ambazonia qui a eu lieu la semaine dernière", a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur YouTube mardi. Il a également déclaré que les auteurs de l'attaque étaient des membres des forces de défense d'Ambazonia de son ancien allié, Ayaba Cho Lucas. Ayaba Cho, qui prône fermement l'indépendance par la violence, a nié que ses forces aient perpétré l'attaque.
Son ancien porte-parole, Capo Daniel, raconte une autre histoire.
"Ce qui s'est passé, selon nos soldats qui ont fourni cette information, c'est que les militaires camerounais ont tendu une embuscade à deux de nos soldats. "Le général, qui est mort, et l'un de ses principaux lieutenants ont été tués et son corps a été transporté et enterré à Egbekaw par les militaires camerounais.
"Il s'agit donc d'une attaque de vengeance. Si vous regardez toutes les personnes qui ont été tuées, ce sont des gens qui viennent d'Akwaya et qui vivent maintenant à Egbekaw. C'est ce qui s'est passé et c'est ce qui a provoqué cette atrocité", a expliqué M. Capo.
La MMI n'a pas mené d'enquête indépendante sur l'attaque de Mamfe. "Le général, qui est mort, et l'un de ses principaux lieutenants ont été tués et son corps a été transporté et enterré à Egbekaw par les militaires camerounais.