Actualités of Sunday, 11 October 2015

Source: cameroon-info.net

Drame à la Mecque: Les musulmans reprochent au gouvernement

Muslim pilgrims Muslim pilgrims

Le Cameroun fait partie des pays les plus touchés par la gigantesque bousculade survenue le 24 septembre 2015 à Mina, près de la Mecque en Arabie Saoudite. Près de 8000 pèlerins ont perdu la vie lors du drame. Pour l’instant, le nombre exact de pèlerins camerounais qui ont trouvé la mort au cours de la bousculade reste attendu.

Mais déjà, la gestion du drame par les autorités camerounaises est sévèrement critiquée par la communauté musulmane du Septentrion. Sous anonymat, un haut responsable de la communauté musulmane à Yaoundé qui s’est confié dans les colonnes du journal L’œil du sahel édition du jeudi 08 octobre 2015, affirme que l’islam n’est pas considéré par le chef de l’Etat. «Certes, le pays est laïc et lui-même est d’obédience chrétienne, mais devant une telle situation, il doit faire preuve de compassion», précise t-il.

A en croire le journal, les musulmans reprochent au gouvernement, «l’épaisseur de l’envoyé spécial du chef de l’Etat à Djeddah» pour présenter ses condoléances; Alim Hayatou, le secrétaire d’Etat à la Santé publique.

«Il est arrivé dans la matinée du 05 octobre 2015, a visité les centres hospitaliers, les morgues; a rencontré les encadreurs puis les pèlerins, puis nous a présenté les condoléances du chef de l’Etat. Derrière tout cela, il est apparu que ce qui importait pour les autorités, c’était le retour en grande pompes à l’aéroport de Garoua. Les pèlerins survivants sont courroucés et consternés», renseigne un encadreur joint au téléphone par le journal.

Pour Habib Moussa, cadre à Maroua, «les affaires politiques peuvent être traitées avec dédain, mais quand il s’agit des affaires religieuses, il est toujours bon d’y mettre un peu de forme et de respect. Dans notre esprit, nous nous disons que si le Chef de l’Etat avait été de confession musulmane, la gestion de cette crise aurait été totalement différente».

D’après L’œil du Sahel, «Bon nombre d’entre eux, à défaut du Ministre des Relations extérieures, Adoum Gargoum, Ministre des Relations extérieures en charge du Monde Islamique, aurait pu relever le niveau de la compassion du chef de l’Etat».

Autre récrimination, les chiffres réels des morts et des disparus parmi les 4500 pèlerins. Nombre de musulmans accusent le gouvernement de vouloir dissimuler les chiffres exacts des victimes. Selon un membre de la délégation officielle du Cameroun, «nous avons franchi la barre de 50, cela est un fait. Nous comptabilisons également près de 45 disparus, mais ce serait un miracle qu’ils réapparaissent puisque les recherches ont été interrompues. Je pense que le Cameroun va tourner autour de 102 morts».

Une fois les chiffres rendus officiels, les musulmans ne désespèrent pas que le Chef de l’Etat honore la mémoire des victimes en décrétant un deuil national, conclut le journal.