Actualités of Tuesday, 2 January 2018

Source: camer.be

Drames sur les routes: plus de 4500 accidents en 2017

Un bus de l'agence de voyage Général Express victime d'un accident de route sur l’axe-Douala-Yaoundé Un bus de l'agence de voyage Général Express victime d'un accident de route sur l’axe-Douala-Yaoundé

L'année des hécatombes sur nos routes. Dans la nuit du 30 au 31 décembre 2017, le véhicule de marque Toyota Hiace immatriculé LT 529 HO et transportant 17 personnes, a fait un grave accident à l’entrée de la falaise, à 3 km de la ville de Dschang. Trois femmes, deux sexagénaires et une trentenaire, toutes issues de la même famille, sont mortes alors que de nombreux blessés ont été conduits à l'hôpital de district de Dschang. Les occupants revenaient d’une cérémonie de dot dans la localité de Fongo Tongo et se rendaient à Bafang dans le Haut Nkam.


Un accident de plus dans les derniers jours de 2007. En effet, le pays a été secoué dans le dernier trimestre de l’année par des accidents retentissants. Le 23 octobre 2017, au moins 18 personnes sont passées de vie à trépas dans la localité de Boumnyebel, région du Centre, sur la route nationale Douala-Yaoundé. Un bus gros porteur de l’agence de voyage General Express, transportant des passagers en partance pour Yaoundé, est entré dans une double collision avec une semi-remorque et un camion. Le chauffeur du bus transportant 70 passagers aurait tenté un dépassement en troisième position et s’est encastré entre les deux véhicules. Pour d’autres, la cause vient d’une coulée d’huile de palme sur la chaussée.

Le gouvernement réagira en suspendant l’agence de fonctionnement pour trois mois, le chauffeur pour 12 mois. Après des menaces de grève des acteurs du transport public et d’autres tractations, la suspension sera levée avant date, le 27 novembre 2017, dans un contexte où le Ministère des Transports rendra publique une liste d’agences de transport accusés d’évoluer en marge de la réglementation. Petite surprise, presque toutes les agences respectables de notre système de transport routier y figurent. Quelques semaines après, un autre gros porteur, cette fois de l’agence Bucavoyages, va occasionner une demi-douzaine de morts dans la périphérie d’Edéa, en heurtant un camion transportant des billes de bois prétendument mal arrimés.

Et l’on se souvient des 9 morts de Bandjoun. Le 5 août 2017, un gros porteur de General Express, parti de Yaoundé pour Bafoussam, s’apprête à entrer en gare vers 5h. A MboBandjoun, il entre en collision avec un camion semi-remorque, allant en sens contraire. Le choc est violent. 6 personnes décèdent sur le champ et 44 blessés sont évacués vers divers centres de soins. Le chauffeur du bus décèdera de ses blessures dans la journée, à l’hôpital régional de Bafoussam.

Des secours défaillants Parmi les accidents spectaculaires de l’année, l’on évoquera celui d’un véhicule de marque Hyundai, le dimanche 29 janvier 2017 dans la falaise de Santchou. Sorti de la route peu avant le lieudit « premier pont », il a échoué dans le ravin, sur plusieurs centaines de mètres. C’est en suivant les traces du dérapage qu’on est tombé sur l’engin complètement broyé. Six des neuf passagers que le chauffeur avait ramassé sur son chemin de Bafoussam pour Douala sont morts sur le champ. Sur le chemin de l’hôpital, un autre est décédé. Les rescapés étaient mal. Fait grave, tombé dans le ravin le dimanche à 16h, il a fallu attendre le lendemain matin pour que les pompiers de Bafoussam viennent au secours des gendarmes de Dschang, dépassés par les urgences.

Les soldats ont sorti les corps qu’ils ont posés au bord de la route et jusqu’à midi, le lundi 30 janvier, seules deux familles informées étaient entrées en possession des dépouilles des leurs. Le 7 Septembre 2017, au cours d’une conférence de presse impliquant les représentants du Minatd, du Ministre des Transports, du Mintp, du Sed et de la Dgsn, le Ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, avait évoqué « la recrudescence de ces accidents (qui) a depuis quelque temps, atteint la côte d’alerte ».


« Alors que nous étions à environ 3088 cas pour toute l’année 2014, l’on dénombre déjà pour les huit premiers mois de l’année 2017, c’est-à-dire jusqu’à la fin du mois d’août de l’année courante, 4190 accidents dont 179 mortels, 784 corporels et 3227 matériels. Dans ce décompte, le mois d’août 2017 aura été particulièrement mortel, selon les informations à notre disposition, avec un total de 626 accidents toutes catégories confondues, dont 34 mortels, 79 corporels et 513 matériels. Toujours au chapitre de ces tristes records, c’est le mois d’août 2017 qui s’est encore le plus illustré, avec 98 morts des suites d’accidents de circulation sur les axes routiers nationaux ».
Les autorités par sa voix, indexaient, des « causes humaines (70%), matérielles (10%), infrastructurelles (20%) et environnementales ». Surtout « la responsabilité des patrons d’agences de voyages qui s’illustrent par le faible traitement salarial et l’absence de protection sociale des conducteurs, le défaut de planning de rotation de ces mêmes conducteurs, et pour certains, le caractère clandestin de leurs activités ».

La multiplication des contrôles permanents et inopinés fut annoncée dans les agences et les axes routiers. Mais les usagers accusent la gendarmerie d’être corrompue et de faire du zèle sur des infrastructures défectueuses. D’où l’urgence d’un assainissement de la route, d’une reprise de la chaussée, de la réfection des signalisations horizontale et verticale et la remise à niveau des équipements de sécurité sur les axes routiers gagnés par les nids de poules.