Actualités of Thursday, 3 February 2022

Source: www.camerounweb.com

Droits Humains : l'armée camerounaise accusée d'exactions arbitraires et de tueries dans le Nord-Ouest

L'armée camerounaise accusée d'exactions arbitraires et de tueries dans le Nord-Ouest L'armée camerounaise accusée d'exactions arbitraires et de tueries dans le Nord-Ouest


• L'ONG internationale Human Rights Watch a publié un rapport sur les droits humains

• Au moins huit (08) personnes ont été tuées par des soldats camerounais

• L'ONG exige des poursuites contre les auteurs de ces actes

Un rapport publié ce jeudi 3 février 2022 par l'ONG internationale Human Rights Watch indique qu’au moins huit (08) personnes ont été tuées par des soldats camerounais. Ces derniers auraient aussi incendié des dizaines de maisons et magasins au cours de trois opérations militaires dans la région du Nord-Ouest en décembre 2021. On compte parmi les victimes trois enfants, deux femmes et un homme âgé.

La première attaque a eu lieu le 8 décembre dernier, révèle l'ONG. En réponse à une attaque d'un convoi militaire séparatiste, « des soldats ont tué deux adolescents âgés de 16 et 17 ans ainsi qu'un homme de 70 ans, et ont brûlé au moins 35 maisons et magasins appartenant à des particuliers, le long de Mbengwi Road, à Bamenda, la capitale de la région du Nord-Ouest » lit-on dans le rapport.

La deuxième attaque a été perpétrée par des soldats du bataillon d'intervention rapide et a eu lieu le 10 décembre. Ils ont perquisitionné une série de maisons dans le village de Chomba situé dans une zone occupée par les séparatistes à environ 10 km de Bamenda.

L'ONG indique que « les soldats ont rassemblé environ 80 habitants sur la place du village, les ont accusés d'abriter des combattants séparatistes et les ont menacés de mort. Les soldats ont fait disparaître de force quatre villageois, dont deux femmes, au cours de ce raid. Ces quatre personnes ont été retrouvés mortes le 29 décembre, apparemment touchées par balle à la tête ».

« Le 22 décembre, suite à une attaque présumée menée plus tôt dans la journée par des combattants séparatistes armés, des soldats ont tué par balle une fillette de 3 ans et blessé une jeune fille de 17 ans dans le quartier de Ngongham à Bamenda ».
Les enquêtes entreprises et l'analyse des images satellitaires procédé par Human Rights Watch ont révélé d'importantes exactions de l'armée. Ces informations partagées par l'ONG avec le porte-parole de l'armée, le capitaine de vaisseau, Cyrille Serge Atonfaok Guemo demeurent jusqu'à la publication du rapport sans réponse.

L'ONG exige des poursuites contre les auteurs de ces actes de barbarie et demande qu'ils soient jugés pour leur Crime. « Les meurtres de civils, notamment d'enfants, sont des crimes graves qui devraient faire l'objet d'enquêtes crédibles et indépendantes, et dont les responsables devraient rendre des comptes. » Ilaria Allegrozi, chercheuse sur l'Afrique à Human Rights Watch.

En février 2021, dans un rapport accablant pareil que celle-ci, l’organisation internationale Human Rights Watch avait accusé, des soldats camerounais d’avoir perpétré « l’une des pires » attaques contre des civils en zone anglophone ces dernières années. Il s'agit de l’attaque dans le village d’Ebam dans la région du sud-ouest où a au moins vingt femmes, dont quatre handicapées, ont été violées et une trentaine d’hommes passés à tabac. Les faits se sont produits il y a un an, le 1er mars 2020, mais n’ont pas eu de véritable écho depuis. En cause : la crainte de représailles chez les victimes.

Pour Ilaria Allegrozzi, chercheuse à Human Rights Watch, l'attaque est emblématique de ce qui se passe au Cameroun anglophone. « L'attaque à Ebam n'est pas un cas isolé. Elle a été perpétrée seulement deux semaines après que des soldats a massacré 21 civils dans le village de Ngarbuh, dans la région du nord-ouest » avait-elle confié à RFI.

Human Rights Watch a exhorté les autorités camerounaises à mener une enquête indépendante d’urgence sur l’attaque d’Ebam.