Thierry Batoum est encore gardé dans les cellules du Commissariat du 5ème arrondissement de Yaoundé. Il y a été conduit, après son interpellation le 16 novembre dernier à Ngoa-Ekelle, alors même que l’association qu’il dirige s’apprêtait à manifester pour s’insurger contre la vente des cartes d’étudiants.
Selon André Bayemi, Secrétaire à la communication de l’ADDEC, «La police du campus était en train d’amener un des membres de l’ADDEC lundi dernier. C’est là que Thierry Batoum est intervenu pour s’enquérir de la situation. C’est ainsi qu’il a été embarqué par les agents de la police du campus qui l’ont interrogé dans leurs locaux pendant un moment, jusqu’à l’arrivée du commissaire de Yaoundé V».
Dans sa parution n°2065 en kiosque ce vendredi 20 novembre 2015, le quotidien Le Jour indique que, joint au téléphone, Thierry Batoum dit être toujours retenu au commissariat du 5ème arrondissement de Yaoundé. Il déclare qu’une plainte a été déposée contre lui par Jean Emmanuel Pondi, le secrétaire général de l’université de Yaoundé I. Celui-ci l’accuse de trouble à l’ordre public et incitation à la révolte. Ceci pour avoir voulu organiser une marche «silencieuse et pacifique» à l’université de Yaoundé I le 18 novembre 2015, en signe de protestation de «la vente illégale des cartes d’étudiants» dans cette Université d’Etat.
Dans les colonnes de Le Jour, l’on apprend que le président de l’ADDEC a confié avoir été déféré au parquet du tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif le lendemain de son arrestation. «Le 17 novembre dernier j’ai été déféré au parquet où j’ai passé la nuit avant d’être entendu par le procureur. J’ai ensuite été renvoyé au commissariat du 5ème arrondissement pour complément d’enquête», déclare-t-il. Pour complément, l’avocat de Thierry Batoum explique que «l’enquêteur va entendre les deux étudiants qui étaient avec son client lors de son arrestation à l’entrée de l’université de Yaoundé I, et tous autres étudiants qui étaient dans le projet de la manifestation».
Cependant, poursuit le journal, un communiqué de Maurice Aurélien Sosso, le recteur de l’Université de Yaoundé I publié le 17 novembre dernier, indique que «la photo à apposer sur la carte est, et a toujours été comme dans toutes les universités du monde, à la charge de l’étudiant. Le coût de la photo minute dans la ville de Yaoundé est de 2000 F.Cfa». Cette somme correspondant à celle prélevée à chaque étudiant pour la confection de sa carte d’étudiant.