Infos Santé of Monday, 23 November 2015

Source: cameroon-tribune.cm

Du faux dans la délivrance de certificats médicaux

Photo utilisée juste à titre d'illustration Photo utilisée juste à titre d'illustration

Dans certains centres hospitaliers, le business prospère au détriment des consultations préalables des malades. Deux femmes qui se crêpent le chignon pour une histoire d’occupation d’espace au marché Etoudi. Jeannette M. et Florence T. se sont retrouvées dans un commissariat suite à une plainte déposée par l’une d’entre elles pour coups et blessures, avec un certificat médical à l’appui. Pourtant, aucune d’elle n’avait de bleu à la suite de cette altercation en raison de l’intervention des témoins.

« Nous en étions aux mains quand les gens sont venues nous séparer. Mais à ma grande surprise, j’ai été convoquée au commissariat pour coups et blessures. Heureusement qu’il y avait des témoins, sinon l’affaire serait allée loin», confie Jeannette M.

Dans un autre registre, c’est Emile Talla qui s’est vu délivrer ce document sans consultation aucune pour le renouvellement de son permis de conduire. Il a suffî d’une demande et la somme requise pour que le précieux sésame lui soit remis sans être examiné avec minutie par un médecin.

« C’est un ami qui m’a recommandé cette formation hospitalière dont je tais le nom. J’ai juste payé 1100 F et le tour a été joué. Aucun médecin ne m’a ausculté afin de s’assurer de mon aptitude à la conduite », explique notre interlocuteur. Et que dire de la délivrance automatique de ce précieux document aux milliers de candidats aux examens officiels et autres concours professionnels ? La pratique complaisante est établie : les imprimés arrivent signés et cachetés. N’importe qui peut remplir les certificats par la suite.

Pourtant, tout médecin devrait au préalable consulter véritablement celui qui a besoin d’un certificat médical. « C’est un acte qui témoigne du respect du sermon d’Hippocrate prêté par les futurs médecins à leur sortie d’école de formation. Mais on constate que certains le foulent au pied et c’est dommage », déplore un chirurgien.

La raison se trouve dans l’appât du gain facile. « Nous constatons que certains médecins sont prêts à tout pour gagner de l’argent. Et l’environnement les conditionne parce qu’on politise tout. La sanction doit commencer par nous-mêmes, en évacuant les auteurs de ces attitudes qui n’honorent pas notre métier », poursuit notre interlocuteur.

Une situation qui met très souvent les forces de maintien de l’ordre dans l’embarras dans les plaintes déposées dans les commissariats et les brigades de gendarmerie nationale. Vivement que les recommandations prises par l’Ordre national des médecins du Cameroun à l’encontre des délivrances fantaisistes samedi dernier soient appliquées afin que de telles pratiques cessent !