Né en 1961 à Kepelle, dans la région du Sud-Ouest camerounais, Enow Abrams Egbe incarne à la fois l’élégance d’un lord britannique et la rigueur d’un administrateur civil. Après des études à l’université de Buea et à l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam), il entame une carrière dans l’administration territoriale, où il occupe successivement les postes de sous-préfet, préfet et gouverneur.

Son parcours n’a pas été sans embûches. En 2012, il est démis de ses fonctions de gouverneur de l’Adamaoua après des violences entre camionneurs tchadiens et forces de sécurité. Mis sur une voie de garage au ministère de l’Administration territoriale, il profite de cette période pour préparer une thèse de doctorat, qu’il soutient en 2018 et publie en 2023 sous le titre Développement et démocratie en Afrique : défis et opportunités de gouvernance.

En 2017, Paul Biya le nomme à la tête d’Elecam, l’organe chargé des élections au Cameroun. Depuis, Egbe a supervisé plusieurs scrutins, tout en œuvrant pour apaiser les tensions internes au sein de l’institution. Cependant, son mandat est marqué par des critiques récurrentes de l’opposition, qui dénonce des irrégularités et un manque de transparence.

Avec la présidentielle de 2025, Enow Abrams Egbe se retrouve sous les projecteurs. Sa capacité à organiser un scrutin crédible sera déterminante pour l’avenir politique du Cameroun.