Ayah Paul a été arrêté à son domicile samedi soir. Avant lui, Nkongho Felix, Fontem Neba et des dizaines de jeunes ont également été arrêtés. Et ce ne serait pas tout…
Dernier Jeudi soir, la nouvelle de la convocation au Sed de Paul Ayah, le président du Peoples Action Party (Pap), s’est rapidement répandue à travers le pays. Il était sommé de s’y rendre le lendemain, vendredi. Une nouvelle que certains hommes politiques n’ont pas hésité à commenter avec surprise et surtout inquiétude. Une surprise due au fait à la qualité du concerné ; magistrat de haut rang, avocat général près la Cour suprême. Et une inquiétude quant à la direction curieuse qu’était en train de prendre le pouvoir.
« A-t-il décidé d’arrêter tout le monde ? C’est effrayant », nous a déclaré un élu de l’opposition. D’après nos sources, Ayah Paul Abine a ignoré la convocation qu’il trouvait illégale. Samedi, il aurait été interpellé à son domicile de Yaoundé par des gendarmes. L’autre surprise concernant Paul Ayah est qu’il n’était pas un acteur des événements en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais il a pu, en tant qu’homme politique issu de cette partie du pays, se prononcer sur le sujet. Le 18 janvier dernier, il s’était notamment prononcé contre l’interpellation des leaders du Consortium de la société civile du Cameroun anglophone qu’il trouvait illégale.
Sur sa page Facebook, il exigeait la libération immédiate et inconditionnelle de Nkongho Felix et de Fontem Neba. Depuis quelques jours, eneffet, le magistrat faisait des posts réguliers sur Facebook concernant la situation dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Le 19 janvier dernier, il a écrit : « La lutte continue jusqu'à la fin !!! ».
C’est également à travers ce réseau social qu’on a pu avoir samedi, à 17h22, les premières nouvelles de son arrestation. L’inquiétude que nous avons pu percevoir chez nos interlocuteurs jeudi, tenait aussi de ce que ce jour-là, des bruits annonçant d’autres arrestations à venir ont circulé. On a évoqué de probables levées de l’immunité parlementaire pour certains élus qui devraient être interpellés.
Tout comme d’un mandat de perquisition chez John Fru Ndi, le Chairman du Social Democratic Front (Sdf). En fait, la vague des arrestations a commencé par des jeunes gens interpellés à la suite des manifestations à Bamenda et à Kumba.
Des dizaines de jeunes anonymes ont été transférés à Yaoundé et détenus dans les cellules de la prison de Kondengui et du Sed. Le 17 janvier dernier, c’était au tour de Me Nkongho Felix et du Dr Fontem Neba d’être interpellés. Mancho Bbc, qui s’est illustré en portant les revendications de certaines populations de Bamenda le 21 novembre 2016, a d’après nos sources, été également arrêté jeudi dernier.