En proie à une profonde crise depuis 2014, et avec une dette globale de plus de huit milliards FCFA, le ministre camerounais de l’Eau et de l’Energie (Minee), a bénéficié de la confiance de ses pairs pour conserver son poste de président du Conseil des ministres de EAA, une institution qui promeut l’eau potable et l’assainissement, et dont le siège se trouve à Ouagadougou au Burkina Faso.
La crise qui a secoué l’EAA depuis 2014 avec la chute de Blaise Compaoré, ne sera bientôt qu’un lointain souvenir. Réunis à Yaoundé la capitale camerounaise les 27 et 28 septembre 2017 en Conseil extraordinaire, EAA a pansé ses plaies et s’est frayé des lendemains meilleurs.
Reconnaissant sa poigne, sa lucidité et surtout sa courtoisie et son sens du dialogue, l’EAA, dont l’élection d’un nouveau président du Conseil des ministres était à l’ordre du jour des travaux de Yaoundé, n’a pas pris de risques insensés, et a renouvelé sa confiance au ministre camerounais de l’Eau, Basile Atangana Kouna, pour continuer à présider aux destinées de l’institution panafricaine.
En sa qualité de ministre du pays abritant le siège de l’EAA, Niouga Ambroise Ouedraogo du Burkina Faso a indiqué qu’ « en effet, c’est en 2014 que les prémisses de la crise, consécutive à un dysfonctionnement structurel, institutionnel et financier a conduit EAA dans la situation que nous connaissons aujourd’hui ». Aussi, le ministre burkinabé de l’Eau et de l’Assainissement a-t-il indiqué que cette situation de crise, avait conduit EAA à des dettes envers ses fournisseurs, des prestations non payées, des licenciements abusifs et massifs de travailleurs, des engagements bancaires non respectés. « A ce jour, la dette globale de l’institution culmine à plus de huit milliards de francs CFA selon le rapport d’audit financier commandité par l’institution », a conclu Monsieur Ouedraogo sur le sujet.
Le Conseil extraordinaire de Yaoundé ou la voie du salut de EAA
Passée la phase d’un bilan somme toute négatif de EAA, il fallait rapidement passer aux solutions de relance de l’institution panafricaine, redonner confiance aux partenaires techniques et financier. Et pour cela, le Conseil des ministres, soucieux de l’indivisibilité et de l’unicité de l’Agence, s’est penché sur la création de nouvelles instances, le processus de relecture générale des textes statutaires afin de rendre plus fluide le fonctionnement de EAA, gage d’une ère nouvelle. C’est ainsi qu’aux yeux du ministre burkinabé, il est bon q’une contribution financière permanente des Etats membres, soit réinstituée, après la suppression de cette dernière.
Basile Atangana Kouna adoubé par ses pairs pour renaissance de EAA
Président (sortant) en exercice de EAA, le Conseil des ministres de Yaoundé qui avait dans son programme la désignation d’un nouveau président, ainsi que la nomination d’un secrétaire exécutif pour l’Agence, a préféré la lucidité, la courtoisie, et surtout la grande expérience de Basile Atangana Kouna le ministre camerounais de l’Eau et l’Energie. C’est alors que l’ensemble des ministres présents à Yaoundé, ajouté aux chefs de missions diplomatiques et autres personnalités représentant leur pays respectif, ont renouvelé leur confiance au Camerounais, comme président du Conseil des ministres de EAA.
Au secrétaire exécutif dont le nom n’a pas encore été dévoilé, le Conseil extraordinaire de Yaoundé a recommandé une franche collaboration avec le ministre burkinabé dont la capitale abrite le siège de EAA. Et à Basile Atangana Kouna, le Conseil a demandé de prendre toutes les dispositions légales et statutaires en vue de la normalisation de la situation du personnel de EAA. Et pour cela, une contribution financière substantielle est demandée à tous les pays membres de EAA.
L’on s’achemine donc inexorablement vers la renaissance de EAA. Une institution panafricaine dont Basile Atangana Kouna, soutenu par ses pairs, devra redorer le blason, afin qu’elle s’acquitte convenablement de sa tâche qui est d’aider les pays membres à travers la programmation, dans leurs politiques de vulgarisation de l’eau potable et assainissement.