A partir de l’année 2016, et conformément aux textes réglementaires régissant le secteur de l’électricité au Cameroun, Electricity Development Corporation (EDC), la société publique de patrimoine, percevra d’Eneo, le concessionnaire du service public de l’électricité, une redevance sur l’utilisation de l’eau des barrages, dans le cadre de ses activités de production et de commercialisation de l’énergie électrique.
Pour la première année de collecte, cette redevance oscillera entre 6 et 8 milliards de francs Cfa, a révélé Théodore Nsangou, le DG d’EDC, dans une interview au magazine panafricain Jeune Afrique. «Notre budget de fonctionnement tournant autour de 5 à 6 milliards de francs Cfa, nous pourrions dès lors nous passer de la subvention étatique et envisager quelques investissements», confie M. Nsangou.
Cependant, en plus de permettre la réalisation d’investissements, a précisé Théodore Nsangou à Investir au Cameroun, une bonne partie de cette redevance servira à rembourser aux bailleurs de fonds les prêts octroyés à l’Etat du Cameroun, puis rétrocédés à EDC dans le cadre du projet de construction du barrage de retenue de Lom Pangar, dans la région de l’Est du pays.
Pour rappel, en ce dernier trimestre 2015, après plusieurs années (depuis 2001) d’exploitation gratuite, Eneo, entreprise contrôlée par le fonds britannique Actis, transférera officiellement les barrages de retenue de Mape, Mbakaou et Bamendjin à EDC, qui vient également de mettre partiellement en eau le barrage de Lom Pangar.
Les eaux retenues par ces quatre barrages réservoirs (environ 9 milliards de mètres cubes en attendant la mise en eau définitive de Lom Pangar en juillet 2016) devant être utilisées pour la production de l’électricité, le producteur, Eneo en l’occurrence, versera désormais une contrepartie financière à EDC, le bras séculier de l’Etat camerounais en matière d’infrastructures énergétiques.