Elections Cameroon (ELECAM) n’aurait jamais fait l’objet d’un contrôle financier par les organes compétents de l’État.
Selon, Le Quotidien de l’Economie du 7 avril 2017, le Conseil Electoral (CE) d’Elections Cameroon (ELECAM) a tenu hier un conclave «interminable». Pour le quotidien, les échanges s’annonçaient déjà houleux entre le CE et le Directeur Général des Elections (DGE) Abdoulaye Babalé.
D’après quelques indiscrétions, peut-on lire, «ce dernier aurait eu beaucoup de mal à faire valider le compte de gestion de l’exercice 2016 par un Conseil Electoral dont il avait déjà proclamé la forclusion du mandat et donc le caractère illégal».
Cependant, «selon des sources internes concordantes, depuis la mise en place de ses organes, ELECAM n’a jamais fait l’objet d’un contrôle par des services compétents de l’Etat comme le prévoit le cadre législatif de l’organe en charge du processus électoral au Cameroun», révèle le journal.
La structure fonctionne comme si elle est dispensée de contrôle alors que la loi portant Code électoral dispose en son article 39 que «ELECAM est soumis à un audit financier annuel des services compétents de l’Etat». Mais, elle n’a jamais reçu la visite des agents du Contrôle Supérieur de l’Etat (CONSUPE) ou encore celle des agents de la Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC), dont le Directeur Général Dieudonné Massi est par ailleurs Membre du CE.
Près de 12 milliards de FCFA de fonds publics sont affectés chaque année à ELECAM. Si l'on en croit le journal, le CE et le DGE se déchiraient à un moment pour la dotation spéciale affectée à ce dernier, et que le DGE voulait gérer à sa guise. C’est, apprend-on, le Président de la République Paul Biya qui a tranché cette affaire en désignant le Directeur Général Adjoint des Elections comme ordonnateur délégué en vue de la gestion de la dotation spéciale et du budget des élections concernant le CE d’ELECAM.
Mohaman Sani Taminou était alors DGE au moment de cette prise de décision du chef de l’Etat, soit en mai 2013. Selon une source bien introduite, même après l’arrivée d’Abdoulaye Babalé, le nouveau DGE, la situation n’a guère changée. «C’est même plus grave, il gère ELECAM comme sa boutique. C’est lui qui définit les priorités et quand il doit débloquer de l’argent au profit de qui il veut. Même les gratifications sont payées de façon discriminatoire entre le personnel du CE et celui de la DGE», déplore la source.