Deux conditions figurent au début du chapitre consacré « à la déclaration de candidature » contenue dans le Code électoral adopté en 2012 (article 121) : être investi par un parti politique ou soumettre une candidature indépendante. Dans le premier cas, le candidat Akere Muna doit être porté aux nues par une formation politique représentée au Parlement ou dans les conseils municipaux.
Dans ce chapitre, l’ancien bâtonnier peut-être investi par l’un des 15 partis politiques ayant des représentants locaux au sortir des élections municipales et législatives de septembre 2013. Ici, le politologue Aboya Manasse pense que « l’annonce de candidature d’Akere Muna n’est que l’aboutissement de longues tractations avec des partis susceptibles de l’investir ».
« Il n’a pas fait sa déclaration au hasard, explique le politologue qui révèle que des discussions ont déjà eu lieu avec des partis dotés de représentants locaux ». L’enseignant d’Université cite le Cameroon People’s Party (Cpp) ou encore le Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs) qui seraient proches de l’avocat international.
Mais l’universitaire déclare « non négociable » une investiture par les grands partis traditionnels à l’instar du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), parti au pouvoir qui a déjà un « candidat naturel », ou encore le Social Democratic Front (SDF) et le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), qui ont privilégié les primaires pour désigner leur candidat.
En tout état de cause, le parti qui fera le pari Muna devra avoir la puissance financière pour soutenir une campagne électorale sinon, pense l’universitaire, « Akere Muna compte sur des soutiens internationaux ». Aboya Manasse, par ailleurs Conseiller technique au ministère de l’Enseignement supérieur (Minesup), prédit cependant « un carambolage à l’international car, Akere Muna et Maurice Kamto vont chasser sur les mêmes terres ».
Dans le cas où Akere Muna se présente sous la bannière de son « Mouvement Now » qui n’a jusqu’ici aucun représentant local, les conditions de la candidature indépendante s’appliquent. Le code électoral précise que les candidats indépendants doivent être présentés par « au moins trois cents (300) personnalités originaires de toutes les régions, à raison de trente (30) par région et possédant la qualité soit de membre du Parlement ou d’une Chambre consulaire, soit de conseiller régional ou de conseiller municipal, soit de chef traditionnel de premier degré ».