Le principal parti de l’opposition camerounaise pense que la sédentarisation des employés de l’organe chargé d’organiser les élections au Cameroun contribue à asseoir durablement des stratégies de fraudes.

Au cours de la réunion ordinaire du comité exécutif régional du Social Demcratic Front (SDF) de l’Ouest, tenue le dimanche 15 janvier dernier à Bafoussam, le Secrétaire général Jean Tsomelou a dévoilé quelques-uns de ses principaux chevaux de bataille. C’était quelques jours seulement après sa nomination comme secrétaire du parti de la balance.

À court terme, il compte transmettre une correspondance au Directeur général de l’organe chargé d’organiser les élections au Cameroun, Elecam, à l’effet de lui rappeler les exigences du SDF pour qu’il y ait une élection libre et transparente. Pour Jean Tsomelou, il s’agit entre autres de «l’organisation d’un scrutin à deux tours, de l’instauration d’une véritable biométrie et du bulletin unique».

«Elecam depuis sa création recrute son personnel sans prendre en compte les autres acteurs du processus. Pour ce qui est du SDF, il n’a jamais été associé ni de près ni de loin, dans les démarches pour le recrutement du personnel d’Elecam», confie Jean Tsomelou.

«Nous avons constaté sur le terrain que le personnel recruté à Elecam est essentiellement proposé par des pontes du régime. C’est pourquoi ils sont obligés pendant les élections d’être à leur solde. Surtout qu’ils travaillent pour la plupart dans leurs localités d’origine», analyse le Sénateur.

Jean Tsomelou affirme ne pas vouloir le licenciement des employés de l’organe déjà en fonction, il pense que pour éviter qu’ils soient trop inféodés à l’élite politique qui a participé à leur recrutement, il faut les affecter dans d’autres contrées du pays.

«Lorsque quelqu’un travaille pendant plus six ans dans une même localité, il est clair qu’il sera inefficace. Et de connivence avec les autorités, cette personne va contribuer à frauder les élections au profit de celui qui l’a fait recruter», développe Jean Tsomelou.

Le SDF voudrait ainsi baliser le terrain afin que les résultats qui seront proclamés reflètent la réalité des urnes. Le nouveau secrétaire général du SDF appelle d’ailleurs les responsables des différentes cellules du parti à s’impliquer activement aux côtés d’Elecam dans le processus d’inscription sur les listes électorales. Et de veiller à ce que les morts et autres personnes affectées ne soient pas inscrits. «La création des bureaux de vote fictifs part de là; des faux chiffres qui sont présentés. Il faut que nos camarades soient vigilants», conclut-il.