Après moult interpellations du ministère des Finances à ce sujet, sans suite, Abdoulaye Babale, le Directeur des élections, a adressé une lettre au Premier Ministre, Philémon Yang.
Dans sa correspondance du 14 novembre 2016, Abdoulaye Babale se plaint de ce que «toutes les correspondances adressées au ministre des Finances étant restées sans suite, il s’est avéré indispensable de solliciter une intervention spéciale et urgente pour faire face à la rupture de trésorerie qui persiste à ELECAM», rapporte Mutations dans son édition du 1er février 2017.
Dans le détail, apprend-on, Elections Cameroon réclame plus de 750 millions de FCFA pour le matériel biométrique électoral (déjà livré et installé), ceci en plus des 500 millions de FCFA nécessaires pour le lancement de la révision des listes électorales pour 2017. À cela s’ajoutent plus de 400 millions de FCFA pour le paiement des salaires du personnel pour le mois de novembre 2016. Ici, les salaires nets par virements auxquels il faut adjoindre les salaires nets par bliletage d’un montant de plus 41 millions de FCFA.
En plus de cela, informe Mutations, il faut ajouter quelque 148 millions de FCFA pour la «réduction de la dette vis-à-vis de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale». La production des listes électorales pour 2016 réclame 75 millions de FCFA, tandis que le paiement partiel des arriérés de loyers nécessite 50 millions de FCFA. Au bas du tableau, une gratification aux personnels du ministère des Finances d’une valeur de 530 000 FCFA. Total: deux milliards de FCFA.
Mutations révèle également que dans sa correspondance au Premier Ministre, Abdoulaye Babale écrit qu’il «serait hautement souhaitable que soit également autorisé en faveur de la dotation spéciale du Conseil électoral, un décaissement de 730 millions de FCFA». Le DG précise que depuis le début de l’exercice 2016, ledit conseil n’a bénéficié que «d’un seul décaissement de 200 millions de FCFA» sur un montant d’un milliard et demi.
Ainsi saisi, la Primature, à travers Séraphin Magloire Fouda, Secrétaire général des services du Premier Ministre, va en date du 10 janvier 2017, «réitérer» au ministre des Finances «de prendre en urgence toutes les mesures nécessaires en vue de la mise à disposition des ressources financières sollicitées par cet organisme hautement sensible».