Le 16 novembre 2017, Monsieur Michel Ange Angouing, Ministre de la fonction publique et de la réforme administrative, a signé un communiqué N° 000709/CRP/MINFORPA/CAB, annulant un autre communiqué du même jour rendu public juste quelques instants plus tôt par Monsieur Linus Toussaint Mendjana, Directeur de l’Ecole Nationale d’Administration et de la Magistrature (ENAM) sous le numéro 093/ENAM/DG.
Ces communiqués qui sont relatifs à l’admissibilité aux épreuves orales à l’issue des concours d’entrer dans ledit établissement de formation professionnelle, sont intervenus après un échange vif de correspondances au ton acerbe entre les deux hauts commis de l’Etat.
Le lendemain, un autre communiqué du ministre a cette fois, fendu l’atmosphère ambiante et troublé la quiétude du pays, en proclamant ce qui est supposé être les résultats réels, suivi de l’indication de la date du démarrage effectif des épreuves orales, date assortie de dérogations discriminatoires.
La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination qui s’était déjà insurgé avec promptitude contre cette querelle aux allures familiales en sommant le Directeur Général de l’ENAM par exploit d’Huissier de Justice, de se soumettre aux injections de sa hiérarchie et de respecter la règlementation, sommation qui sans aucun doute a précipité son communiqué sus-évoqué et annulé, note avec préoccupation et indignation que rien n’est arrangé pour ce qui est de la crédibilité des concours dans cette école. C’EST UNE GROSSE FARCE DE LA FORET DES SINGES SANS HONTE.
Aussi, la Commission tient à prendre l’opinion publique nationale et internationale à témoin, concernant le caractère inacceptable, gravement préjudiciable et déplorable, des méthodes de recrutement et de formation des agents de la haute fonction publique camerounaise. Ce qui se passe est dorénavant au-dessus de toute prétention de légalité et de légitimité, et nous prépare à des lendemains de règlements des comptes inévitables et effrayants.
La Commission tient à affirmer avec force, que tout changement institutionnel positif au Cameroun, devra automatiquement et absolument prendre en compte la nécessité de casser, de tuer et de mettre fin à cette écurie de la tricherie et de la médiocrité. Aucun citoyen, à moins d’être vraiment né avant la honte, ne peut aujourd’hui afficher la fierté d’être lauréat de cet établissement pour les trente dernières années.
La transition qui est devenue incontournable, devra d’abord vider le lourd contentieux de l’ENAM, avec la nécessité imparable que les artisans de la mascarade rendent dument compte. IL va sans dire que des recrutements spéciaux en mode d’urgence, seront nécessaires, à la fois pour rendre justice aux régions du pays brimées, exclues et marginalisées dans la fonction publique, et pour compenser certains vides laissés par les tricheurs et les incompétents prestement congédiés./.
Yaoundé, le 23 Novembre 2017
Le Président de la Commission
SHANDA TONME
Médiateur universel