Actualités of Tuesday, 16 August 2016

Source: quotidienlemessager.net

ENAM: un responsable livre sa version des faits

L’Ecole nationale d’administration et de magistrature L’Ecole nationale d’administration et de magistrature

A l’Enam, les promotions qui se succèdent se racontent une légende, celle d’un candidat, qui a lui seul, a été admissible à pas moins de quatre filières du concours d’entrée à l’école de pouvoir, le tout en une session d’examen. Epique ! Ce candidat est passé mythe dans cette école. Mais désormais, il devra partager sa renommée avec Atangana Joseph Yannick, un autre candidat de la cuvée 2016.

Ce dernier, sans avoir atteint l’exploit de son prédécesseur voit tout de même son nom apparaitre dans deux listes d’admissibilités – section économie et finance, et section administration générale. Rien de bien étrange, si ce n’est que les épreuves de ces deux sections sont passées le même jour : le 12 juin 2016 dès 13 heures. Humainement, il semble impossible de passer ainsi lesdites épreuves.

Malgré ses démarches, Le Messager n’a pas été en mesure de confirmer, ou non, que ledit candidat a bel et bien déposé deux dossiers de concours dans les sections sus-évoquées, ou s’il s’agit d’une erreur de saisie. A l’Enam, on est moins hésitant : « il s’agit d’une erreur de frappe », s’est-on entendu dire auprès d’un responsable.

Pour ce cadre qui n’a pas souhaité être cité, il n’est pas question de fraude, mais d’une erreur de manipulation des tableurs qui s’est glissée dans la saisie des noms des admissibilités. C’est pour cela que le nom d’Atangana Joseph Yannick s’est retrouvé dans deux listes, nous explique-t-il. Un tour sur le site internet de l’école a permi de se rendre très tôt compte que le nom à problème a été retiré d’une liste, et conservé dans celle d’ « Administration générale », aussitôt le scandale révélé à travers des médias sociaux. Notre interlocuteur étaye d’ailleurs son argumentaire par une autre faute, tout aussi flagrante, mais somme toute bénigne, car elle n’a pas provoqué le même tollé : dans la section « Administration des affaires sociales », un nom apparaît également deux fois, celui de Ngeuking Dongmo Aurélie.

Fils de…

De telles « erreurs » auraient sans doute été mises sur le coup de fautes humaines d’attention, si l’Enam ne traînait pas déjà une longue et lourde réputation de scandale de ce type. Il y a encore quelques semaines, des étudiants étaient sanctionnés pour tricherie, tandis que des membres de l’administration qui s’était rendu complice de ces tricheries, étaient tout aussi sanctionnés. Entre autres curiosités qui ternissent l’image de l’Enam, la récurrence dans ses listes d’admissibilités et d’admis définitifs, de patronymes bien connus du sérail. La cuvée 2016, n’a pas dérogé à la règle car on y retrouve des noms qui laissent quelque peu baba du cortex.

Dans le chapitre « Fils de.. », des noms de jeunes gens descendants des personnalités bien connues du régime, respectivement. Des pratiques malheureuses très courantes au Cameroun jettent l’opprobre sur ces jeunes aussi brillants qu’ils puissent être. Pourquoi ne peut-on pas être aussi sinon plus brillants que son père et sa mère ? Bien d’autres noms de ces listes laissent perplexe. En attendant les résultats définitifs qui seront publiés après les passages aux oraux, les admissibilités de l’Enam animent les conversations dans les chaumières et les rues. Un scandale de plus qui remet sur la table, le pistonnage et le fait de cooptation comme mode de gouvernance sous le Renouveau.