Avec l’urgence dans le financement du segment transport de l’électricité au Cameroun, il est important de mettre en place une synergie afin d’éviter des chevauchements parmi les acteurs. Il faut éviter un court circuit dans le secteur du transport de l’énergie électrique au Cameroun dans les prochaines années. Malgré la volonté du gouvernement d’organiser ce secteur par la mise en place de la société nationale de Transport d’électricité (Sonatrel) l’effectivité de son action n’est pas encore visible depuis le 8 octobre 2015. Les sources de financement sont pourtant connues. Selon les informations obtenues en janvier 2016, le ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) annonçait que la Banque mondiale était engagée pour le financement de cette structure à hauteur de 660 milliards FCFA.
Avec cet argent et suivant le décret de création du 8 octobre 2015, cette société aura la charge de «l’exploitation, la maintenance et le développement du réseau public de transport d’énergie électrique et de ses interconnexions avec d’autres réseaux ; la gestion des flux d’énergie électrique transitant par le réseau public de transport ; la planification, la réalisation des études et la maîtrise d’ouvrage des infrastructures et ouvrages de transport d’électricité, ainsi que la recherche et la gestion de financements y relatifs ; etc.» Il s’agit d’une mission bien reconnue dans l’article 23 de la loi du 14 décembre 2011, régissant le secteur de l’électricité au Cameroun qui institue «une société à capital public, gestionnaire du réseau de transport d’électricité». Bien qu’au sens de l’article 21 de loi de décembre 2011, cette activité peut être concédée «sur un périmètre donné» à un opérateur privé.
Ces missions sont actuellement sous le contrôle d’ENEO, l’opérateur qui a hérité des actifs et du passif des différentes sociétés en charge de la distribution de l’énergie électrique au Cameroun. « Avec l’apport de Lom Pangar, les mises en service de Memve’le et Mekin, les avancées du projet Nachtigal et les plans de développement du réseau de transport par la Sonatrel, nous sommes très optimistes pour l’avenir du secteur de l’électricité au Cameroun » rassurait Joël Nana Kontchou, le directeur général d’ENEO. Dans le champ des investissements dans le segment du transport de l’électricité, entre 2015 et 2016, ENEO présente un chapelet d’actions. L’on cite l’augmentation de l’ordre de 60% de la Capacité de transit des 4 lignes 90 kV qui alimentent Douala, les régions du Sud-Ouest, de l’Ouest et du Nord-Ouest.
Il y a aussi l’acquisition et l’installation de 8 nouveaux transformateurs de puissance dans les postes sources de distribution à l’instar de Makepe à Douala, Ngousso et BRGM à Yaoundé. Ou encore la construction de plus de 300 km de lignes moyenne et basse tension et le remplacement et la réparation d’environ 113 000 poteaux bois. Fort de tout cet investissement, le directeur général d’ENEO pense qu’il « devient critique de s’assurer de l’existence d’un cadre de concertation approprié, créer les conditions favorables à l’exécution optimale des différents programmes de développement, et de favoriser le respect des délais de mise en service des nouveaux ouvrages ». Si ces préalables sont respectés, l’entreprise s’engage à garantir les « de jours meilleurs que le client ressentira par une amélioration très sensible de la qualité de service dès l’année 2018 ».
Outre le cadre de concertation, le directeur général d’ENEO a saisi l’occasion de la mise en service du nouveau transformateur d’Oyomabang pour indiquer la détermination de son entreprise à respecter ses engagements. Davantage, Joël Nana Kontchou souhaite que « le processus de négociation en cours sur l’extension de la concession soit rapidement finalisé afin de permettre à ENEO d’accéder aux financements externes dont il a besoin dans le cadre de l’exécution de son plan d’action ».