Au fil du temps, être une "célébrité" est devenu très facile au Cameroun, surtout en prenant les voies peu orthodoxes qu’on connaît très bien aujourd’hui. Nombreuses sont les citoyennes qui sont devenues en l’espace de quelques mois seulement des personnalités très connues et adulées par tous, malgré qu’elles soient passées par des chemins déconseillés. C’est une situation qui amène la fille de la République Carole Modestine Yonzou Tchatchouang à se mettre en colère et à dénoncer.
« Bienvenue au Cameroun, pays où on célèbre la cancritude et piétine l’excellence. Une jeune fille d’à peine dix-huit (18) ans piège les hommes avec qui elle entretient les rapports sexuels en les filmant discrètement et ensuite balance sur les réseaux sociaux.
En moins d’une semaine, elle devient une célébrité avec des dizaines de milliers d’abonnés sur les réseaux sociaux. Elle fait la Une des journaux et on l’invite en prime time sur les chaînes de télévision.
Une autre se lève un matin, elle croque le diamant et distribue l’argent au peuple à minuit. En une semaine, elle devient une célébrité avec des dizaines de milliers de followers et les gens qui se bousculent dans la rue pour la rencontrer.
Et les chaînes de télévision l’invitent en prime time pour raconter sa vie dans un français et anglais approximatifs qui témoigne à suffisance qu’elle a à peine terminer les études primaires et élémentaires. Qu’importe la source de ses revenus, elle est dit-on influenceuse.
Une autre avec un baccalauréat douteux et aucun diplôme universitaire prouvé se fait passer pour docteure milliardaire sur les réseaux sociaux. Emballe Dieu sait quoi dans les papiers cadeaux en guise de don aux orphelins.
Malgré son passé de prisonnière pour escroquerie, on lui affabule le titre de célébrité et de modèle pour la jeunesse. Insulte à tout vent les nobles citoyens qui ne lui doivent rien sur les réseaux sociaux en projetant sur eux sa vie de faussaire.
Un beau matin, on découvre qu’elle squatte la maison d’autrui depuis vingt-cinq (25) mois sans payer. Maison qu’elle présentait préalablement sur les réseaux sociaux comme étant la sienne. Au lieu de faire profil bas, elle insulte proprement la propriétaire et est invitée en prime time sur une chaîne de télévision tout en faisant la Une des journaux.
Pendant ce temps, vous avez des jeunes camerounais qui excellent dans leurs domaines respectifs, personne ne leur donne la visibilité. Ils ne sont invités sur aucune chaîne de télévision pour parler de leur exploit dans un pays où on ne célèbre que la médiocrité et la cancritude tout en piétinant l’excellence. On s’étonne après que notre pays piétine et les jeunes sans repère.
Tahar, voyez-vous : dans un pays où la médiocrité règne, l’incompétence devient un critère de sélection, car la médiocrité aime s’allier avec elle-même. Bienvenue au Cameroun ».