Telle est l’annonce faite par Jean Michel Nintcheu à la sortie d’une réunion de ce parti à sa résidence à Douala le 30 avril dernier.
C’est acté ! Les pièces du pullze d’un schisme au sein du parti de Ni John Fru Ndi se mettent résolument en place. La dernière en date est venue de la Déclaration de Jean Michel Nintcheu, rédigée sur un papier portant les emblèmes du Sdf, notamment la balance sur un fond vert et la rose symbolisant son appartenance à l’international socialiste. C’est dire combien la tourmente qui agite cette formation politique n’a pas encore livré toute l’étendue des dégâts. Le contenu de la Déclaration est en elle-même un autre volcan. « Réaffirme son soutien total au G27++désormais représentant légitime du Sdf et lui suggère d’organiser le Congrès de la refondation du Sdf les 28, 29 et 30 juillet 2023 à Yaoundé », écrit le député en qualité de patron régional du Sdf Originel. Toujours dans la logique de démarcation entre les deux camps, « le Sdf Originel littoral demande par conséquence à la hiérarchie actuelle incarnée par Fru Ndi de démissionner pour cause de haute trahison », assène Jean Michel Nintcheu après avoir dénoncé « la collaboration incestueuse désormais actée par la nomination par M. Paul Biya, président national du Rdpc de M. Mochiggle Vanigansen comme sénateur puis comme vice-président du Sénat sur proposition de M. Fru Ndi, président national du Sdf. Toute chose qui consacre l’entrée du Sdf par la fenêtre dans la majorité présidentielle et en fait du parti satellite du Rdpc ». Dans cette mouvance, il s’étonne par ailleurs de ce qu’un exécutif arrivé en fin de mandant décide « d’exclure illégalement 34 hauts cadres du parti en totale violation des textes et condamne avec la dernière énergie cette forfaiture qui tend à éliminer de potentiels candidats sérieux qui feraient face à un autre visiblement adoubé par M. Fru Ndi ». Il demande en outre aux militants du sdf Originel de ne prendre part à aucune festivité marquant la célébration de la fête du 20 mai 2023. Il révèle aussi que le Sdf du Littoral n’a jamais reçu un seul Fcfa sur près de 6 milliards Fcfa encaissés par le parti au titre de financement des partis politiques. Si depuis la mise à l’écart de ses 34 cadres, l’opinion y voyait une main lourde du Chairman inévitable pour le contrôle de son appareillage politique, le revirement de l’affaire se coxe avec ces démis qui reprennent du poil de la bête. Ils n’entendent pas de cette oreille les décisions prises par l’exécutif du parti, dont le mandat est forclos selon eux. Le patron du parti à la balance est de ce fait traîné devant les tribunaux pour s’expliquer sur les actes de son leadership, toute chose qui le fragilise chaque jour un peu plus. Dans ce sens, il a d’ailleurs dit apprécier l’action de conseils du Sdf qui suivent les procédures devant les tribunaux et a félicité dans la foulée particulièrement Me Ngouana Mustapha « qui a produit un compte rendu très édifiant et qui réconforte les militants du Littoral ». Tout porte à croire que d’ici la fin du mois de juillet prochain où se tiendra le congrès de la refondation du Sdf Orignel, beaucoup d’eau aura coulé sous le pont, et indiquera par son débit si le Sdf sera un ou ne le sera pas. Plus prosaïquement, la bataille se fera sur la légitimité et la légalité d’user les emblèmes du Sdf. Un bras de fer dont le dénouement se fera avec les muscles ruisselant de sueur.