Actualités of Monday, 21 October 2024

Source: L'Oeil du Sahel

Education/Cameroun : La difficile équation du matricule unique dans les zones reculées

La tâche est peu aisée pour les populations qui vivent dans les villages sans électricité, ni résea La tâche est peu aisée pour les populations qui vivent dans les villages sans électricité, ni résea

Dans un communiqué publié le 4 septembre dernier, le ministre des Enseignements secondaires (Minesec), Nalova Lyonga a annoncé l’introduction dès cette année scolaire, d’un matricule unique pour chaque élève relevant de son ordre d’enseignement.

Matricule que l’élève obtient à l’inscription dans tous les établissements publics et privés du Cameroun. Le parent devra se connecter à internet, aller dans la barre de recherches, introduire https://www.cartescolaire.cm, puis entrer le nom de l’élève et le nom de son établissement et obtenir automatiquement le matricule de l’élève.

En clair, il s’agit d’une opération essentiellement informatisée, qui nécessite obligatoirement une connexion internet. Dans un contexte où tout le territoire national n’est pas couvert par le réseau internet, ni même par le réseau électrique. Conditions préalables pour y parvenir. Du coup, une bonne frange des élèves aura de la peine à obtenir ce numéro requis pour toute inscription au secondaire désormais.

C’est le cas de Yangah, dans l’arrondissement de Maga, département du Mayo-Danay, région de l’Extrême-Nord. «J’ai installé une plaque solaire dans mon village. C’est ce qui aide les enseignants à photocopier les documents, charger les téléphones portables. Et nous captons le réseau très difficilement», explique Jean A., jeune élite de cette localité, résidant à Yaoundé. Cependant, le Minesec dit avoir évalué tous ces obstacles avant de mettre ce projet sur pied. «Le matricule peut se prendre chez n’importe qui. On n’a pas forcément besoin d’androïde pour l'identifier.

Si vous n’avez pas d’androïde, appelez votre frère ou cousin. Celui-ci renvoie l’identifiant par SMS », propose Henri Bomba, responsable à la cellule de communication du Minesec. Lors d’une réunion des parents d’élèves tenue le 2 octobre dernier au lycée d’Ekorezok à Yaoundé, les parents se sont plaints de la difficulté à y parvenir. «La date limite des inscriptions c’est la fin du mois d’octobre. Si votre enfant n’est pas inscrit, nous serons dans l’obligation de le renvoyer à la maison», s’est contenté de répondre un responsable de l’établissement.

Certains parents, après de nombreux tests, ont réussi à avoir l’identifiant de leurs enfants, d’autres sont encore dans l’embrouille. Une gymnastique qui aux yeux des responsables du Minesec, est pourtant très facile à réaliser, faisant fi du niveau d’enclavement de certaines localités.


«Il ne faut pas voir les obstacles ou les barrières à un processus pour penser qu’il n’est pas fonctionnel. Pour que le gouvernement arrive à ce niveau de décision, tous ces paramètres ont été vus et revus. Le gouvernement ne peut pas reculer devant une mesure parce qu’on lui a dit qu’il y a des obstacles alors que nous avons pris le soin de former les gens sur la question», s’est emporté Henri Bomba, responsable à la cellule de communication du Minesec.