Actualités of Monday, 8 January 2018

Source: Bi-hebdomadaire Repères

Education: les enseignants menacent d’entrer en grève!

Ces enseignants justifient leur grogne par un ensemble de griefs portés contre le gouvernement Ces enseignants justifient leur grogne par un ensemble de griefs portés contre le gouvernement

Un préavis de grève adressé au Premier ministre par le Syndicat national des instituteurs contractuels et des maitres des parents (Snicomp) augure d’une année scolaire 2017-2018 perturbée.

Cette rentrée scolaire est [encore] menacée. Comme d’habitude, seraiton tenté d’écrire. Surtout à l’éducation de base. Depuis le 26 décembre 2017, le Snicomp a adressé un pré- avis de grève au Premier Ministre (PM), Philemon Yang, qui annonce un mouvement d’humeur dès le 8 janvier 2018, jour de la rentrée du 2ème trimestre.

Ces enseignants justifient leur grogne par un ensemble de griefs portés contre le gouvernement. Et qui se résument, selon eux, en « l’accumulation actuelle de deux contingents d’instituteurs contractuels (vagues de janvier et septembre 2007) ayant atteint 10 ans d’ancienneté et susceptibles d’être intégrés à la Fonction publique. Des lenteurs administratives dans le traitement des dossiers d’intégration des contractuels de 2005 et 2006, l’absence de matricules et contrats de travail physiques pour plusieurs enseignants ayant été recrutés dans le cadre des précédentes phases de contractualisation, la non publication à ce jour par le ministère de tutelle des résultats définitifs de la troisième vague de recrutement des titulaires de Capiemp et de Capiet, la mauvaise gestion ou la non utilisation efficiente des produits sortis des Enieg et des Eniet». Le bureau national du Snicomp, par la voix de son président, appelle alors le PM « à trouver des solutions définitives [à ces préoccupations] à court et à long termes ».

Sur la stratégie à adopter, le Snicomp indique que « nous serons présents dans nos salles sans dispenser d’enseignements durant les trois premiers jours de la semaine. Jeudi et vendredi, nous assurons le service minimum.» Le syndicat indique par ailleurs que si rien n’est fait, « d’autres mesures pourront être prises en temps opportun afin que des solutions efficaces et définitives soient trouvées » à leurs « éternelles revendications ». Face à ces dénonciations, et comme toujours, le ministre de l’Education de base (Minedub), Youssouf Hadidja Alim, saisit les responsables des services déconcentrés de son ministère. Pour leur demander de « sillonner les écoles de leur territoire de compétence […] les trois premiers jours et de rendre quotidiennement compte des enseignants absents d’une part, et des enseignants qui s’abstiennent de dispenser des leçons d’autre part ». Une posture que des enseignants rencontrés ou joints au téléphone à travers le territoire national considèrent comme « une fuite en avant et un acte de défiance que nous ne pouvons tolérer car Mme le ministre sait bien que nous avons raison dans nos revendications ».

Ils dénoncent le fait qu’« au lieu de négocier, elle brandit l’arme de la menace ». Surtout que ce n’est pas la première fois que des instituteurs contractuels font entendre leur voix par une grève. Le 28 juillet 2016 et le 5 avril 2017, ils avaient déjà adressé un préavis de grève au PM toujours pour les mêmes revendications. La reprise de ces accusations portées par les administrations en charge de régler les problèmes posés montrent à suffisance que les autres fois, le Snicomp n’avait pas été entendu. « D’où notre décision d’aller jusqu’au bout de notre mouvement d’humeur. Du moins, jusqu’à ce qu’il porte des fruits », reprennent unanimement les enseignants du primaire et de la maternelle qui disent n’avoir pas peur de « la guillotine ministérielle ».