«Depuis janvier, les inscriptions sont un peu timides, mais on se bat. Nous faisons du porte-à-porte avec le concours des autorités traditionnelles et des autorités administratives pour booster quand même.
Mais il y a aussi des problèmes qui se posent. Et les postes d’identification sont par exemples rares. Si on prend le cas du Logone et Chari, avec pratiquement une dizaine d’arrondissements, on n’a qu’un poste d’identification.
Si la hiérarchie pouvait multiplier des postes d’identification, ça permettra d’inscrire plus de personnes en âge de voter. Mais dans ce cas, on ne peut pas systématiquement pointer du doigt l’insécurité, même si elle a créé la psychose auprès du personnel d’Elecam dans l’Extrême-Nord.
Quand il n’y a par exemple pas attaque à Limani, c’est plutôt à Kolofata. Les personnels ont même parfois des kits, mais ne peuvent aller sur le terrain à cause de la psychose».
Ce sont des avis et des acteurs comme Ali Hamidou, délégué régional d’Elecam pour l’Extrême-Nord, que la réunion du 11 au 13 juillet dernier a accueillis. Sur convocation de Abdoulaye Babalé, directeur général des Elections (DGE) et sous sa présidence, les travaux de Yaoundé avait pour thème : «Elections Cameroon et les acteurs du processus électoral : ensemble, consolidons la transparence, la sécurité, la rapidité et la crédibilité du processus électoral au Cameroun».
Ainsi, les responsables des structures d’appui de la DGE et ceux des démembrements territoriaux d’Elections Cameroon (Elecam) ont évalué le processus électoral tel qu’il est mené. Plus importants restent cependant les défis à relever, notamment les inscriptions sur les listes électorales et la distribution des cartes d’électeur.
Ce, à une quarantaine de jours de la clôture de l’opération de révision du fichier électoral, prévu le 31 août 2016. «Nous nous sommes réunis pour évaluer ce que nous faisons, pour qu’ensemble, on se fixe des objectifs à atteindre à la fin de cette période de révision et surtout, pour l’année 2017», a déclaré Abdoulaye Babalé.
RÉSULTATS
Ce n’est pourtant pas faute de résultats que le directeur général des Elections a organisé cette première concertation du genre depuis sa nomination le 21 juillet 2015. Depuis le 02 janvier 2016, plus de 375 925 nouveaux électeurs ont été inscrits.
Avec environ 6 200 000 citoyens camerounais inscrits sur les listes électorales actuellement, après toilettage, les différents acteurs d’Elecam ont eu de quoi se targuer du travail abattu. Ce chiffre passe en effet pour être un record inégalé, comparé aux années antérieures.
Et dans cette lancée, le Centre et le Littoral ont doublé leurs records de 2015, enregistrant respectivement 70 000 et 60 000 électeurs. Mais la région de l’Extrême-Nord, bien que 3e, et l’Adamaoua ont connu «un tassement d’efforts, suivi d’une baisse des performances ayant abouti au découragement général des acteurs», a affirmé le DGE, tout en reconnaissant que «L’Extrême-Nord a été en tête pendant trois mois.
Ces derniers temps, le problème qui s’est posé, est lié au manque de citoyens titulaires de leurs cartes nationales d’identité». La région du Nord (plus de 32 933 inscrits), elle, avec le Sud-Ouest, «Ont eu le grand mérite de s’être montrées capables de grandes accélérations, après avoir connu des démarrages particulièrement laborieux au début de la révision des listes électorales», a déclaré Abdoulaye Babalé.