Prêtre, laïcs engagés, religieuses et autres chrétiens ordinaires pensent que le pasteur devrait donner des pistes pour la compréhension de tous.
«La sortie de notre archevêque d’Elecam dans les conditions que l’on connait sonne comme un acte de contrition. Or, la contrition dans les us de l’Eglise du Christ est le regret sincère qu’on exprime après avoir commis une faute.» Le prêtre de l’archidiocèse de Bafoussam qui s’exprime sous anonymat soutient que «vu sous cet angle, cet acte nécessite un repentir sincère pour que cette contrition soit parfaite.» Il fait partie de la légion des prêtres, laïcs engagés et chrétiens de l’Eglise catholique qui est dans la région de l’Ouest qui interroge le silence de l’Archevêque de Bafoussam après son retrait de l’organe en charge de l’organisation des Elections, Elecam.
Laïc engagé, Simon Lontsi (qui assume ses propos) indique que «Nous autres chrétiens et citoyens attendons que notre évêque qui a séjourné à Elecam nous fasse un rapport circonstancié du fonctionnement et de la gestion de cet organe. C’est son devoir de berger de nous conduire sur la bonne voie et nous éviter de tomber dans les travers.» Chrétienne pratiquante dans le diocèse de Bafoussam, Hortense Kegne estime que «les éclairages de Monseigneur nous permettront de savoir ce qui l’a autant épouvanté au sein de cet organe au point où il a décidé de claquer la porte.»
Sénateur
Il est un acteur politique reconnu pour ses prises de position mais le sénateur Etienne Sonkin tient à faire prévaloir sa casquette de chrétien de l’Eglise Catholique. Pratiquant à Dschang, cette source pense que «cet homme d’Eglise se retrouvait dans cette instance comme un ange en enfer.» Toutefois, insiste la même source, «il est important en tant que pasteur de l’Eglise du Christ que l’archevêque qui a séjourné à Elecam éclaire le peuple sur les réalités de cet organe.»Prêtre dans la ville de Bafang, l’Abbé T.S soutient qu’ «il n’est pas possible pour un pasteur du Christ de rester au sein du pandémonium qu’est Elecam. Je pense que c’est avec le zèle de l’apôtre Paul que Monseigneur doit revenir s’occuper de sa charge épiscopale en indiquant à ses brebis la voie à suivre et les obstacles qui les y attendent.» Une perception partagée sous cape par une religieuse qui soutient que «la complexité des affaires politiques et surtout la gestion des élections demandent du temps, de l’énergie et souvent des compromissions qui ne sont pas toujours en accord avec les enseignements de l’Eglise du Christ.»
L’archevêque de Bafoussam n’a manifesté aucune suite à nos sollicitations. Toutefois, des sources proches de la hiérarchie apostolique dans la région de l’Ouest indiquent que le retrait de l’archevêque de Bafoussam d’Elections Cameroon (Elecamcamer.be) obéit au souci de se consacrer à ses missions épiscopales. «La construction de la cathédrale de Bafoussam, la gestion et l’extension de l’Université catholique ainsi que la pastorale de la santé sont des projets qui nécessitent du temps et de l’énergie que l’on ne peut pas avoir en restant à la fois à Elecam.» Officiellement, rien ne filtre à Elections Cameroon. Quoique proche de l’organe, une source indique de manière informelle que «la démission de monseigneur Watio n’est pas une surprise. Tout le monde le savait sur le départ.» C’est que, selon la même source, l’homme aurait demandé à être déchargé de ses fonctions depuis quelques temps. Une doléance qui visiblement n’a pas été accepté.