Dans la perspective des prochaines élections à la tête de la Fédération camerounaise de football, l'actuel président multiplierait les manœuvres pour neutraliser ses opposants

À quelques mois des élections à la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), de nouvelles informations obtenues par notre rédaction révèlent une stratégie délibérée de l'actuel président Samuel Eto'o pour écarter plusieurs personnalités susceptibles de lui disputer la présidence.


Selon plusieurs sources proches du dossier, l'ancien attaquant international aurait identifié plusieurs personnalités qu'il considérerait comme des menaces sérieuses pour son maintien à la tête de l'institution. Parmi elles figurent notamment Justin Tagouh, Ivo Chi, ainsi que deux membres de l'actuel comité exécutif : Guibai Gatama et Yoki Onana.

Ces figures du football camerounais, toutes reconnues pour leur expertise et leur réseau dans le milieu sportif national, représenteraient aux yeux du président actuel des alternatives crédibles susceptibles de séduire les électeurs lors du prochain scrutin.



D'après nos informations, la stratégie mise en place pour neutraliser ces potentiels candidats passerait par différents leviers d'influence. "Des pressions administratives, des tentatives d'isolement au sein des instances décisionnelles et même des campagnes de décrédibilisation seraient en cours", affirme une source interne à la FECAFOOT qui a requis l'anonymat.

Le cas des deux membres du comité exécutif, Guibai Gatama et Yoki Onana, est particulièrement révélateur. Ces derniers auraient été progressivement écartés des décisions importantes et verraient leur influence diminuer systématiquement au sein de l'organe dirigeant.


Cette situation intervient dans un contexte où les critiques contre la gestion d'Eto'o se multiplient. Récemment, l'homme politique Elimbi Lobe déclarait sans ambages sur Info TV : "J'espère qu'on va enlever Eto'o. Je ne dis pas qu'on l'enlève maintenant. Le mandat va finir. Les conditions dans lesquelles il est entré seront les conditions dans lesquelles il va sortir."

Ces critiques pointent particulièrement un décalage entre les compétences sportives de l'ancien footballeur et les exigences administratives de la fonction. "Il a été un bon joueur mais la fédération n'est pas un terrain de football. C'est une institution, c'est une administration. Il faut que les gens apprennent à rester à leurs places", ajoutait Elimbi Lobe.

Des tensions préoccupantes pour l'avenir du football camerounais
Ces manœuvres présumées interviennent à un moment crucial pour le football camerounais, qui doit relever de nombreux défis : développement des compétitions locales, modernisation des infrastructures, formation des jeunes talents et amélioration des performances des sélections nationales.

Les observateurs s'inquiètent que ces luttes intestines ne détournent l'attention des véritables enjeux sportifs et ne fragilisent davantage une institution déjà marquée par des années d'instabilité avant l'arrivée d'Eto'o.


Face à cette situation, plusieurs acteurs du football camerounais appellent à la vigilance et à la transparence dans le processus électoral à venir. "Il est essentiel que les élections se déroulent dans un cadre équitable, permettant à tous les candidats qualifiés de se présenter sans entraves", souligne un ancien dirigeant sportif.