Plusieurs leaders de partis politiques ont organisé des descentes dans les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord. Ils ont tous pour objectif d’y renforcer leur présence.
Akere Muna vient d’achever une tournée d’une semaine auprès de ses militants des régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord. Un périple effectué par route, avec pour but de consolider et de renforcer sa présence sur le terrain. Selon son équipe de campagne, le leader du mouvement Now a pu se rendre dans les villes de Bertoua, de Ngaoundéré, de Garoua et de Maroua, où il été à la rencontre de ses sympathisants et des populations.
Les régions septentrionales, qu’Akere Muna considère comme étant « riches mais au potentiel faiblement exploité », font l’objet de grandes batailles politiques ces dernières semaines. Au sein du parti au pouvoir comme du côté de l’opposition, chacun veut marquer sa présence sur le terrain.
Certains médias rapportent à titre d’exemple que des centaines d’étudiants de l’université de Maroua ont été déplacés le 11 février dernier, pour rejoindre et gonfler les rangs du Rdpc à Tokombéré, fief du président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril.
Issa Tchiroma à Garoua
Quelques semaines plus tôt, c’est Serge Espoir Matomba, leader du Purs, et candidat déclaré à la prochaine présidentielle, qui faisait une démonstration de force en réunissant une forte communauté de ses sympathisants à Maroua.
C’était à l’occasion de l’installation du bureau confédéral de l’Extrême-Nord de son parti politique. Comme lui, Issa Tchiroma Bakary a effectué une descente sur Garoua, le fief de son parti, le FSNC, au début de cette semaine.
A cette occasion, l’homme politique a annoncé que son parti prendra part aux prochaines sénatoriales prévues le 25 mars 2018, malgré son nombre limité de conseillers municipaux (2 conseillers municipaux dans la Commune d’arrondissement de Garoua 1er).
Selon les chiffres d’Elecam, le grand Nord compte 2.180.340 électeurs sur 6.3367.450 sur le pan national, soit le tiers de l’électorat camerounais. Ce réservoir électoral est très souvent courtisé par des partis dont les responsables sont natifs de ces régions. Il s’agit notamment de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP) de Bello Bouba Maïgari, de l’Alliance pour la Démocratie et le Développement du Cameroun (ADD) de Garga Haman Adji, de l’Alliance Nationale pour la Démocratie et le Progrès (ANDP) d’Ahmadou Moustapha, et du Mouvement Démocratique pour la Défense de la République (MDR) de Dakolé Daïssala. A ces partis s’ajoute le RDPC, leader en termes d’élus, de ces régions.
Les partis d’opposition n’abdiquent pas pour autant. Chacun veut gagner du terrain. C’est du moins l’ambition du mouvement Now d’Akere Muna, dont la descente a également servi à nouer des alliances avec des acteurs politiques plus ancrés dans ces regions.