Jean Michel Nintcheu, ancien membre du SDF, a vivement critiqué la décision du gouvernement de prolonger le mandat des députés, prise le 9 juillet 2024. Selon lui, cette prorogation vise à éviter un affrontement avec Maurice Kamto lors des élections présidentielles de 2025.

Le gouvernement justifie cette prolongation par la nécessité d'alléger le calendrier électoral, qui prévoit des élections législatives, municipales, présidentielles et régionales la même année. Cependant, Nintcheu voit cette mesure comme une violation de la Constitution et une tentative de manipulation politique.

La Constitution camerounaise permet la prolongation du mandat des parlementaires uniquement en cas de "crise grave" ou de "circonstances exceptionnelles". Pour Nintcheu, l'argument avancé par le RDPC, basé sur la complexité du calendrier électoral, est infondé et montre l'incompétence du régime à organiser des élections.

Selon Nintcheu, le RDPC aurait dû prendre les mesures nécessaires dès les élections de 2018 et 2020 pour éviter ce scénario. Il note également que la gestion des élections au Cameroun, où les scandales financiers sont fréquents, rend cette justification encore plus suspecte.

En réalité, seules deux élections majeures auront lieu en 2025 : les élections législatives et municipales combinées, et l'élection présidentielle. L'élection des conseillers régionaux, qui se fait au scrutin indirect, ne nécessite pas les mêmes ressources. Nintcheu argue que le RDPC utilise cet argument financier de manière fallacieuse pour prolonger le mandat des députés.

Nintcheu appelle les Camerounais à s'inscrire massivement sur les listes électorales malgré les obstacles posés par ELECAM. Il assure que Maurice Kamto sera candidat à l'élection présidentielle de 2025, et que l'APC et ses alliés sont prêts à affronter le régime BIYA-RDPC sur tous les fronts.