Actualités of Tuesday, 11 April 2023

Source: INTÉGRATION

Elections : le dernier mot a été donné, le pourvoir a été dessiné

De façon générale, l’OBSIC-AC se dit satisfait du processus. De façon générale, l’OBSIC-AC se dit satisfait du processus.

Selon l’Observatoire sous-régional d’intégration communautaire en Afrique centrale (OBSIC-AC), l’élection des sénateurs du 12 mars dernier s’est déroulée « en toute transparence, malgré quelques insuffisances ».

Le déroulement des sénatoriales 2023 au Cameroun ? Pour répondre à cette question, l’OBSIC-AC brandit un rapport d’une quarantaine de pages. Présenté officiellement ce 6 avril 2023 à Yaoundé, le document condense des informations collectées le jour du scrutin par les 46 observateurs déployés par le think tank dans 9 régions du pays (Centre, Extrême-Nord, Nord-Ouest, Littoral, Adamaoua, Sud, Est, Nord et Ouest).

« Ce rapport contient à la fois des éléments techniques et des éléments sociopolitiques », avise Idriss Amine Amoa. Selon le secrétaire général de l’OBSIC-AC, il y a plusieurs manières de lire ce rapport: tout d’abord, comme une monographie de la troisième élection sénatoriale au Cameroun. Un deuxième niveau de lecture s’impose grâce notamment à l’originalité qualitative et quantitative du rendu de l’OBSIC-AC. «Cela permet non seulement de valoriser des aspects positifs, mais également d’entrevoir des insuffisances notables et d’émettre des recommandations pour l’amélioration du processus électoral au Cameroun», justifie l’orateur.

Bons points

De façon générale, l’OBSIC-AC se dit satisfait du processus. «Sur le plan pratique, nous avons relevé que le vote s’est déroulé conformément aux standards et aux engagements internationaux et les résultats représentent les suffrages authentiques de manière exacte», atteste Idriss Amine Amoa. D’après lui, il est utile de considérer que, dans les 9 régions citées plus haut, toutes les opérations de vote se sont déroulées sous le regard bienveillant de l’ensemble des acteurs du processus électoral. Aux dires du secrétaire général de l’OBSIC-AC, ce constat présente un double intérêt. «En premier lieu, il montre que le dispositif a bien fonctionné comme supposé le jour de l’élection; il n’a pas été perturbé par un problème de conception, ni par une erreur de manipulation», décrit Idriss Amine Amoa. «En second lieu, poursuitil, le même constat permet de comprendre pourquoi le contentieux électoral n’a pas donné lieu à des arguties juridiques infinies».

Couacs

Point d’angélisme cependant. Une partie du rapport explore quelques dysfonctionnements. Pour l’OBSIC-AC, ceux-ci renvoient à des manquements à divers niveaux (juridique, organisationnel, politique et socio-environnemental). Puisant dans l’anecdote, Idriss Amine Amoa fait part d’un électeur en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé. Dans un bureau de vote à Maroua (Extrême-Nord), cet électeur a mandaté son camarade du parti pour voter en son nom. «Ceci en violation totale de l’article 101 alinéa 2 de la loi N°2012/001 du 19 avril 2012 portant Code électoral», mentionne le rapport.

Dans le même document, l’on retrouve le cas du maire d’Obala (Centre) qui, après avoir voté pour son compte, a voté deux fois de suite par procuration dans d’autres bureaux de vote, «en violation des dispositions de l’article 227 alinéa 3 du Code électoral». Par ailleurs, entre autres insuffisances, le document signale que de nombreux acteurs ont fait montre d’un déficit de culture politique dans la circonscription électorale de Yaoundé 6. Mention est également faite du faible éclairage dans certains bureaux de vote dans la région de l’Ouest; de l’inexistence d’un plan schématique pour la circulation dans les bureaux de vote ou encore de la présence de personnes non autorisées sur le site électoraux. À l’aune de ces couacs, l’OBSIC-AC effectue des recommandations. Les plus urgentes vont de la nécessité de réviser le Code électoral à la canalisation des actions des forces de l’ordre dans les bureaux de vote, en passant par la maximisation du nombre d’observateurs sur le terrain et la formation des acteurs politiques.