Actualités of Monday, 17 April 2023

Source: www.camerounweb.com

Electricité dans l'Egypte antique: un chercheur camerounais donne raison à Maître Gims

Gims aurait raison, selon Abdel Aziz Moundé  Njimbam Gims aurait raison, selon Abdel Aziz Moundé Njimbam

Dans une interview qu'il a donnée il y a quelques jours, l'artiste Maître Gims affirmait que les Africains de l'Egypte antique avaient découvert l'électricité, de nombreuses années avant l'occident.

Cette affirmation de l'artiste a créé de nombreuses polémiques et moqueries sur les médias, la plupart des scientifiques européens rejetant cette thèse.

Selon le chercheur camerounais Abdel Aziz Moundé Njimbnam. Maître Gims (qui a s'est certainement cultivé et fait des recherches remarquables) a raison. En effet, l'artiste n'invente pas ce qu'il a déclaré. Son affirmation est soutenue par de nombreuses recherches évoquées dans la tribune ci-dessous par Mounde Njiombam.


"Le sujet évoqué par Gims pose la question des savoirs anciens dont de nombreux ont été perdus. Parmi ces savoirs perdus, on peut citer les connaissances scientifiques et philosophiques diffusées par les Arabes au 1er millénaire. Tous les traités grecs d'alchimie (un mot arabe), d'astronomie, de médecine, de mathématiques, de physique et d'optique, issus comme l'attestent de nombreux documents de l'Egypte antique, où se formaient la plupart des savants connus, ont été traduits en arabe vers la fin du 1er millénaire. Ces traductions, faites au moment de la fondation de Bagdad et de l'accession au trône de la dynastie abbaside ont permis la transmission d'une grande partie des savoirs antiques à l'Occident chrétien médiéval, et cela contre la volonté de l'Eglise catholique.

Ces savoirs, transmis par les alchimistes et les sociétés secrètes, ont été occultés en Occident par l'Inquisition entre le 12ème et le 16ème siècles.
Parmi les sujets qui ont suscité de l'intérêt au sujet de ces savoirs anciens figurent ceux liés à la Pile de Bagdad et au Mystère de Denderah.

En 1938, en effet, un archéologue autrichien, le Dr Wilhelm König, s'est penché sur un "objet cultuel" reposant au fond des caves du musée de Bagdad. Il s'agit d'un petit vase en terre cuite de 15 centimètres de hauteur sur environ 7,5 centimètres de diamètre. Emergeant du bouchon bitumineux, une tige en fer est insérée à l'intérieur d'un cylindre en cuivre et isolée de celui-ci à sa base par un tampon en bitume ; le cylindre de cuivre étant soudé avec son capuchon par un alliage plomb/étain.

Plusieurs de ces piles ont été trouvées dans les ruines de Khujut Rabu, ville Parthe, aux alentours de Bagdad. Les Parthes, farouches guerriers, ont dominé la région entre 250 av. J.C. et 230 ap. J.C. Dix autres piles furent découvertes plus tard à Ctesiphon. Le cuivre porte une patine bleue caractéristique de la galvanoplastie à l'argent. On pense donc qu'elles sont beaucoup plus anciennes car on a retrouvé également des vases en cuivre plaqués argent dans un site Sumérien vieux d'au moins 2500 ans av. J.C.
Différents spécialistes ont reproduit la pile en utilisant du jus de raisin comme électrolyte et ont effectivement obtenu un courant électrique, suivant les expérimentateurs, entre 0,5 et 1,5 volts.

Les lampes de Denderah, de l'Egypte antique, quant a elles, sont exactement semblables à des lampes, mais figurent dans un bas-relief du temple d'Hathor à Denderah (Egypte), datant de la quatrième dynastie, qui est à plus de 4500 ans d'aujourd'hui. Le mur a été découvert dans une petite crypte du Temple. Certains prêtres sont représentés dans la gravure, avec l'intention d'arbitrer une cérémonie autour des objets qui ont été définis par des fleurs de lotus par l'archéologie officielle, avec dans le centre un serpent qui vient représenter un mythe antique égyptien lié au dieu Osiris.

Les partisans de la théorie alternative croient que la tige de la fleur de lotus pourrait être une sorte de câble électrique, le type de soutien qui est supposé être une représentation de la colonne dorsale du dieu Osiris serait plutôt la première représentation d'un isolant électrique, tandis que la ligne ondulée qu'on voit à l'intérieur serait une sorte de fil d'un métal conducteur semblable à celui trouvé aujourd'hui dans les ampoules modernes, avec autour du verre. Ci-contre la théorie reportée sur le papier qui nous permet de mieux observer les différents éléments.

Plusieurs chercheurs (Peter Krassa, Reinhard Habeck...) soutiennent cette hypothèse, ils notent également que la tige d'une fleur de lotus de pousse pas à l'horizontal sur le sol comme sur la gravure mais que dans la plupart des cas la tige de fleur de lotus n'est pas visible du tout puisque la fleur est immergée dans l'eau en principe. En outre, une fleur de lotus n'a jamais été reproduite avec ce genre de boule de verre ailleurs, et que même si le concept était de représenter le serpent né du lotus, ce ne serait pas logique de faire une telle chose. Une autre chose qui a provoqué beaucoup de discussions est le fait que le Dieu Thot est présent avec des couteaux à la main, ce que les Egyptiens avaient l'habitude d'utiliser comme symbole de grand danger.

Les coïncidences ne s'arrêtent pas là : peu de temps après la découverte du Temple de Denderah, le scientifique britannique Sir William Crookes construit une lampe qui émet des rayons X, appelée "tube de Crookes", dans laquelle nous pouvoir voir de nombreuses similitudes avec la lampe de Denderah dans ses principes. A l'intérieur du tube de Crookes, la lumière est diffusée à travers une bobine lumineuse qui serpente et curieusement, c'est la même chose dans le bas-relief à Denderah. Nous savons que les anciens Egyptiens appelaient le serpent né du lotus comme "Seref", qui signifie «lumière», juste une coïncidence ? Peut-être que le mythe du serpent né de la fleur de lotus peut être retracé dans le sens où il figure la lumière qui provient d'une ampoule ...

Mais alors, les Egyptiens avaient vraiment découvert l'utilisation de l'électricité 4000 ans avant Benjamin Franklin ? Sur cette idée, il y a eu beaucoup d'études et des découvertes, nous savons que le phénomène de l'électricité a également été étudié par les anciens Grecs et les Babyloniens (les Piles de Bagdad sont visibles par tous (ou étaient) au Musée de la ville, les preuves de plaquages d'or et d'argent antiques existent), et que par conséquent, ces peuples anciens étaient au moins au courant de la possibilité d'exploiter cet élément naturel.

A l'intérieur du tube de Crookes, la lumière est diffusée à travers une bobine lumineuse qui serpente et curieusement, c'est la même chose dans le bas-relief à Denderah. Nous savons que les anciens Egyptiens appelaient le serpent né du lotus comme "Seref", qui signifie «lumière», juste une coïncidence ? Peut-être que le mythe du serpent né de la fleur de lotus peut être retracé dans le sens où il figure la lumière qui provient d'une ampoule...


Il existe aussi un expérimentateur allemand. Sur la base des représentations égyptiennes, Walter Garn, ingénieur diplômé en électronique, a construit un dispositif fonctionnel, qui a donné la lumière. Garn commente ainsi son expérimentation : " Dans une ampoule de verre vide, une décharge s'amorce entre les deux parties métalliques (B) et (C), ceci se produit ainsi à des tensions beaucoup plus faibles, en fonction de la taille du ballon de verre (D). A une pression d'environ 40 torrs (de 40 mm mercure) enroule un filament d'une partie métallique à l'autre (E). Si on fait le vide, la ligne ondulée s'élargit jusqu'à remplir enfin l'ensemble de l'ampoule de verre. Cela correspond exactement aux images dans les chambres souterraines du temple de Hathor.


L'ampleur de la polémique et les débats que suscitent la sortie de Gims, si elles nous renseignent sur la prégnance des préjugés et allusions racistes sur l'histoire de l'Afrique, renouvellent l'intérêt d'un travail en profondeur, rigoureux et scientifique sur la connaissance des savoirs anciens, l'un des objets de l'histoire globale. Et tout aussi, la richesse des apports de l'Afrique antique à la Civilisation, donc à l'Humanité".