Gisèle Ngan est inconsolable en ce début de soirée du 25 février 2016. Assise à même le sol, la jeune fille éplorée ne manque pas d’inviter les passants à venir à son secours avec ses multiples cris de détresse. Placée au niveau du pont d’Elig-Ezoa depuis 19h la jeune fille vient d’être victime d’une agression au même endroit. Interrogée par quelques passants, la victime raconte : « deux gros gaillards viennent de m’arracher un sac à main contenant une somme de 350.000F.Cfa. Je sors d’une réunion avec mes collègues je suis venu me placer ici pour attendre le taxi. Au moment où j’attendais le véhicule deux jeunes gens sont venus vers moi me demander une somme de 500F.Cfa lorsque je leur ai répondu que je n’avais pas d’argent, ils ont arraché mon sac à main avant de prendre la fuite ».
Ce vol s’est déroulé en présence d’au moins une quarantaine de personnes qui attendaient aussi le taxi aux environs de 19h30. C’est au poste de police d’Elig-Edzoa que la victime est allée signaler son agression. Le poste de police se trouve à plus de 70 mètres du lieu-dit pont Elig-Ezoa où les malfrats ont élu domicile. Trente minutes avant ce cas de Gisèle Ngan, les témoignages rapportent qu’un autre homme tenant une mallette qui contenait une somme de 55000F.Cfa a été également volé au même endroit.
Comme mode opératoire, les malfrats se placent au niveau du pont et se comportent comme s’ils attendent le taxi. Ils ciblent notamment les femmes et d’autres personnes tenant leurs sacs qu’ils agressent avant de redescendre au niveau des rails. Selon les témoignages recueillis par les riverains ces malfrats opèrent toujours à partir de 18h jusqu’à tard dans la nuit. Les riverains dénoncent surtout ce commerce de nuit qui s’est installée depuis plusieurs mois au niveau du pont Elig-Edzoa. En effet chaque nuit, quelques vendeurs de bière et de whisky en sachets occupent le pont durant toute la soirée pour écouler leurs marchandises.
Selon les témoignages, la majorité des clients sont des malfrats. Au niveau du poste de police, au moins cinq cas de braquage sont signalés chaque soir. Un policier rencontré samedi soir explique que parfois même les malfrats agressent au niveau du pont pendant que deux policiers sont en train de diriger la circulation ont même endroit. Les populations de ce secteur et celles du quartier Elig-Edzoa elles aussi se plaignent des nombreux cas de braquage auxquels elles sont victimes :
« Chaque nuit il y a cambriolage dans ce quartier. Nous avons saisi les autorités administratives depuis pour attirer leur attention, mais jusqu’à présent rien n’est fait », témoigne Raoul Ntongo. Selon les informations recueillies au niveau du poste de police les malfrats en question ne se limitent pas uniquement au niveau du pont. Ils vont opérer jusqu’à certains quartiers voisins comme Manguiers, Etoa-Meki. Selon les forces de l’ordre ces quartiers regorgent également un vaste réseau de trafic des stupéfiants comme le chanvre indien.