• Ferdinand Ngoh Ngoh a fait changer les programmes d’Eto’o
•La Fecafoot avait exclu la ville de Garoua de la compétition
• Samuel Eto’o se venge
Depuis son élection à la tête de la Fédération camerounaise de football (FTF), malgré le soutien des pontes du régime à son adversaire Seidou Njoya Mbombo, Samuel Eto’o Fils s’est forgé la réputation de l’homme qui obtient tout ce qu’il veut. Il l’a d’ailleurs démontré en s’offrant la tête de l’ancien sélectionneur national Antonio Conceicao à quelques semaines du match contre l’Algérie comptant pour les barrages qualificatifs de la Coupe du Monde Qatar 2022. L’intervention personnelle du ministre des sports Mouelle Kombi n’a pas suffit pour changer le sort du technicien portugais qui fut remplacé par Rigobert Song, le nouvel ami du président de la Fecafoot. Pour parfaire l’humiliation du ministre Kombi, la lettre lui ordonnant de se plier aux exigences d’Eto’ a fuité quelques heures avant que le membre de l’exécutif ne s’exécute.
Dans l’opinion nationale, Samuel Eto’o est devenu invincible. Il sait battre ses adversaires même les plus hauts placés du sérail. En leader réformateur, le nouveau président de la Fédération camerounaise de football a décidé de restructurer l’organisation du championnat national professionnel Elite One. La ville mythique de Garoua ne figurait pas sur la liste des sites censés abriter la compétition. Malgré la contestation de certains clubs comme Coton Sports, Eto’o et son staff ont maintenu leur organigramme. Surprise ! Quelques jours après le début de la compétition, le secrétaire général de la présidence de la République ordonne sur instruction de Paul Biya, l’intégration de la ville de Garoua dans l’organisation de l’évènement. Pour la première fois, Samuel Eto’o revoie sa copie et se plie à la volonté de Ferdinand Ngoh Ngoh. Le programme du championnat fut réajusté avec l’intégration de la ville de Garoua parmi les sites qui abriteront des différentes phases du tournoi.
Colère et humiliation
Dans l’alentour de Samuel Eto’o, le passage en force du ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République passe mal. Le nouveau président de la Fecafoot se sent humilié. Ses proches auraient donc décidé de laver l’affront en frappant le nouveau « maitre » d’Etoudi là où il fait mal. Un journaliste de Jeune Afrique connu pour sa proximité avec Samuel Eto’o lance les hostilités avec un article qui relance la polémique sur une éventuelle ambition présidentialiste de Samuel Eto’o. Classé dans la rubrique politique, l’article intitulé « Cameroun : Samuel Eto’o, président ? », sème le doute dans l’opinion.
« Propulsé à la tête de la Fecafoot en décembre, l’ancien attaquant star du Barça prend soin de n’afficher aucune ambition autre que footballistique. Mais à Yaoundé, on le soupçonne de se rêver un destin à la George Weah et de lorgner la succession de Paul Biya (…) L'ancien attaquant du Barça se serait-il rendu dans un quartier populaire que la ferveur aurait été encore plus forte. Lors de l'élection à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), le 11 décembre ; les autorités avaient même craint des troubles à l'ordre public en cas de défaite. Son Succès a annihilé les risques d'émeutes et accru la popularité du "président" », écrit le journal.
A Etoudi, l’information est traitée avec une importance particulière. Yaoundé se rappelle encore l’article de Jeune Afrique qui annonçait la désignation de Rigobert Song comme sélectionneur national officiel du Cameroun alors même que Ferdinand Ngoh Ngoh et Mouelle Kombi n’étaient au courant de rien. Désormais la guerre semble déclarée.