Deux hommes clés du système Biya sont manifestement en train de traverser une zone de turbulence. L’un, sécurocrate convaincu et redouté des activistes politiques, l’autre, richissime homme d’affaire très ancré dans les cercles du pouvoir. Le Colonel Emile Bamkoui et Jean-Pierre Amougou Belinga, puisque c’est d’eux qu’il s’agit ont connu des fortunes diverses ces derniers jours. Ceci témoigne sans doute une fois de plus de la guerre de clan qui se mène autour de Paul Biya.


Emile Bamkoui, par ici la sortie


Le système n’a visiblement plus besoin des services du tristement célèbre Colonel Émile Joël Bamkoui qui vient de se voir signifier sa mise en retraire. « Signé le 7 juin dernier par le ministre camerounais de la Défense, le décret est passé inaperçu. Et pourtant, son contenu a de quoi interpeller. Il annonce la mise à la retraite prochaine de plusieurs officiers supérieurs dont celle d’Émile Joël Bamkoui, qui n’est autre que le commandant de la très redoutée division de la Sécurité militaire (Semil). Selon le texte, ce colonel de gendarmerie atteindra l’âge de la retraite le 3 avril 2023. S’il n’est pas prorogé par le président Paul Biya à cette date, il devra céder les clés de son bureau à son adjoint. Un départ qui serait tout sauf anodin, étant donnée la place que ce maître-espion a acquise au sein de l’appareil sécuritaire camerounais », a souligné le Magazine Jeune Afrique.

Pour certains observateurs, cette mise à la retraite est un signal fort envoyé au concerné qui a rendu de bons et loyaux service au régime de Paul Biya. Pour eux, dans la suite des évènements, le Colonel Émile Joël Bamkoui serait manifestement encombrant. Autant le désamorcer bien avant.


Jean-Pierre Amougou Belinga, le début de la chute d’un géant.


Il a été contraint (après une dernière note) de verser 15% de sa dette au trésor public. En effet, Jean-Pierre Amougou Belinga fait l’objet depuis plusieurs mois d’un redressement fiscal sur fond de lutte de clan.
En effet, les relations entre opérateurs économiques et agents de l’administration fiscale (Fisc) sont réputées être de cordiale détestation. Entre Jean-Pierre Amougou Belinga, puissant patron de Vision 4, et Modeste Mopa Fatoing, directeur général des impôts, l’inimitié est montée d’un cran à la faveur d’une affaire fiscale devenue conflit ouvert. Un duel entre deux figures de la scène publique qui a fni par tourner à l’avantage de pouvoir public. Amougou Belinga a fini par payer près de 2 milliards après une violente menace car le fisc menaçait de saisir les biens meubles de ce dernier.
C’est un signe très fort que Jean-Pierre Amougou Belinga n’a plus de passe-droit.

En janvier dernier déjà, il avait été empêché de quitter le territoire national. Pour son empire est en chute libre.