L’activiste camerounaise Arlette Framboise Doumbe Ding répond aux critiques. Elle explique pourquoi elle dénonce le régime de Paul Biya dont le bilan est catastrophique.

Tout d'abord à l'intention des partisans du régime, j'aimerais souligner avec force que vouloir le changement et lutter pour cette cause n'a absolument rien de haineux ou d'hostile. C'est l'ignorance qui fait croire au contraire car en réalité la lutte pour le changement fait partie des dynamiques de fonctionnement d'une démocratie. Elle ne peut donc être vécue comme un drame que par le fait de l'ignorance.

Cela dit , le Cameroun est mon pays . Ce qui me confère un droit de regard sur son fonctionnement. Ceci veut dire que je n'ai besoin de l'autorisation de personne pour critiquer son mauvais fonctionnement. Je n'ai même pas besoin d'être affiliée à un parti politique pour le faire. C'est donc une stupidité de croire qu'il faut appartenir à un parti politique pour dénoncer la dictature, le tribalisme ou la mal gouvernance au Cameroun.

Je répète : c'est une stupidité de croire qu'il faut être membre d'un parti politique pour dénoncer la mauvaise gouvernance du régime Biya . Car quand la mal gouvernance entraîne l'indisponibilité de l'eau potable par exemple, on n'a pas besoin d'être membre d'un parti d'opposition pour avoir soif. Est-ce que vous comprenez cela ? On n'a pas besoin d'appartenir à un parti politique pour subir les délestages, le chômage où la vie chère causée par la mauvaise gouvernance. Donc on n'a pas besoin d'appartenir à un parti politique pour dénoncer la mauvaise gouvernance qui occasionne toutes ces souffrances à notre peuple. Aucune de vos manœuvres ne saurait empêcher des citoyens libres de dénoncer le cynisme de ceux qui leur causent des souffrances par le fait de l'incompétence.

Par ailleurs, Paul Biya a déjà passé 42 ans au pouvoir au Cameroun. 42 ans c'est le temps que la chine , la Corée du Sud et l'Inde ont mis pour transformer leurs économies respectives et devenir les puissances économiques et industrielles que le monde respecte aujourd'hui .

Pendant ce temps le Cameroun est devenu quoi ? Il est devenu un pays pauvre très endetté alors qu'il était un pays à revenus intermédiaires au paravent. En tant que Camerounaise , je suis choquée par cette situation peu enviable qui aurait pu être évitée par la pratique minimale de la bonne gouvernance. Mais au Cameroun le régime en place garantit par exemple l'impunité à certains prévaricateurs de la fortune publique( confère covid-gate, Can-gate). Une pratique qui est devenue toute une culture. Quoi de plus normal que nous soyons devenu un pays pauvre très endetté ?

Pendant que la Chine, la Corée du Sud et l'Inde prenaient leur envol économique, on faisait quoi au Cameroun , un pays où le réseau routier , la production de l'électricité et de l'eau potable sont dans un état désastreux ? Un pays où le système universitaire est des plus médiocres à cause d'un ministre de l'enseignement supérieur maintenu à son poste depuis plus de 20 ans en dépit de son incompétence avérée. Un pays où les dirigeants sont occupés à voler, à frauder aux élections, à emprisonner les opposants politiques et à nourrir le tribalisme au lieu de travailler pour le développement. Pourtant il est clair qu'aucun pays au monde ne s'est développé grâce à l'emprisonnement des opposants politiques. Ceux-ci ne sont en rien responsable des scandales de détournements de fonds publics qui ont mis le Cameroun à genoux.

Évidemment cette spirale de la médiocrité ne va pas s'arrêter toute seule . Il faut provoquer son arrêt en luttant pour le changement.
Et encore une fois , lutter pour le changement n'est pas un acte de haine contre quiconque. Lutter pour le changement dans le contexte actuel du Cameroun est un acte de bon sens, un acte hautement patriotique qui vise à remplacer la médiocrité ambiante par l'excellence dans but bien entendu d'un bien être partagé.

C'est pourquoi dès le mois de janvier prochain, nous demanderons à toutes les femmes du Cameroun et de la diaspora de s'inscrire massivement sur les listes électorales pour mettre fin au système Biya en barrant la voix au candidat du rdpc quel qu'il soit. Nous dirons aux femmes que nous sommes plus nombreuses que les hommes et que nous avons le pouvoir de changer le Cameroun.

Nous dirons à la jeunesse Camerounaise de penser à son avenir qui ne ne trouve pas un petit bout de pain sardine offert par le RDPC mais dans le passage du Cameroun de la médiocrité entretenue par le régime actuel vers l'excellence que seul le changement peut apporter. Car cette jeunesse mérite des écoles et des universités de qualité, puis des emplois et une vie décente à la fin de leurs études . Ce qui n'est possible qu'avec le changement. C'est pourquoi tous ensembles en 2025 nous devons dire : RÉGIME RDPC DEHORS . Y'EN A MARRE D'UN SYSTÈME AUSSI CORROMPU QU'INCOMPETENT qui maintient la jeunesse et la femme Camerounaise dans la misère et la mendicité.

Nous entendons mener pacifiquement ce combat citoyen par amour le Cameroun.