La gestion des ressources humaines au sein d’Eneo dans la région du Sud suscite une vive controverse. Mathurin Germain Bindoua, député du Dja et Lobo, accuse l’entreprise d’entretenir des pratiques discriminatoires en favorisant systématiquement une seule ethnie dans ses recrutements et son organisation locale. Des allégations fermement contestées par Cédric André Siewe, directeur régional d’Eneo Sud et Mbalmayo, qui appelle à la retenue et à l’unité nationale.

Une accusation de favoritisme ethnique
Dans une correspondance officielle adressée au ministre directeur du Cabinet civil de la présidence de la République, Samuel Mvondo Ayolo, le député RDPC Mathurin Germain Bindoua exprime ses inquiétudes face à ce qu’il considère comme une gestion déséquilibrée du personnel d’Eneo dans le Sud. Selon lui, aucun des principaux responsables de l’entreprise dans la région n’est originaire du Sud, mais plutôt de l’Ouest du pays. Il cite notamment les postes de directeur régional, délégué commercial, et plusieurs chefs de centre, affirmant qu’ils sont tous occupés par des ressortissants d’une seule région.

L’élu met également en cause la répartition des marchés de sous-traitance, qui selon lui, bénéficient largement aux entrepreneurs issus de l’Ouest. Conséquence, les employés chargés de la facturation et des relevés de compteurs proviendraient quasi exclusivement de cette région. Une situation qu’il qualifie de dangereuse pour la cohésion sociale, estimant que les jeunes du Sud se sentent exclus des opportunités d’emploi.

Une mise au point du directeur régional
Face à ces accusations, Cédric André Siewe s’inscrit en faux contre les affirmations du député Bindoua, qu’il qualifie d’« erronées ». Il soutient que l’équipe dirigeante d’Eneo Sud et Mbalmayo est bien plus diversifiée qu’il ne le prétend, citant des responsables issus de différentes régions du pays, dont le Sud, le Littoral et l’Extrême-Nord.

S’agissant des contrats de sous-traitance, il récuse également les allégations de favoritisme et exhorte le député à éviter toute tentative de division ethnique. « Ne soyez pas celui qui cherche à opposer les communautés, mais plutôt celui qui prône la cohésion pour un Cameroun fort et uni », a-t-il déclaré.