L'ancien condamné a livré un témoignage saisissant sur les conditions de détention dans les locaux de cette unité des forces de défense nationales.
C'est un Enoh Meyomesse on ne peut plus scandalisé qu'a reçu notre confrère Serge Alain Ottou ( Equinoxe Télévision) dans le rendez-vous hebdomadaire "Dimanche avec vous".
L'ex détenu fraîchement sorti de la prison de la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé a dépeint un univers carcéral infernal.
Il garde le plus mauvais souvenir de son passage dans les locaux de la légion de gendarmerie de la région de l'Est à Bertoua où il a passé 30 jours dans le noir de novembre à décembre 2011.
"Comment est-ce qu'on bat les gens dans les postes de gendarmerie? C'est incroyable! C'est révoltant! La violence qu'il y a dans les postes de gendarmerie, vous ne pouvez pas savoir! Les gens pleuraient! Il y avait les coups de machettes!" s'indigne Enoh Meyomesse.
L'écrivain et homme politique rapporte la triste histoire de cet élève de la classe de première accusé d'avoir volé une bouteille de gaz. Il confie amer que le jeune homme avait été tellement maltraité qu'il en a perdu l'usage de l'oreille gauche.
Et que dire de cette menace d'un geôlier qui menaçait de tirer une balle dans la cuisse d'Enoh et de chacun de ses codétenus pour les obliger à faire des aveux.
Enoh Meyomesse affirmait quelques jours plus tôt dans les colonnes du quotidien Le Jour que les mauvais traitements qu'il subissait étaient commandités par un ponte du régime. Evoquant sa détention à Yaoundé, il déclare : " (...) Il m'a été révélé que des consignes avaient été données par un personnage haut placé de la République pour que, d'une part il me soit fixé des chaînes aux pieds, d'autre part, que je sois expédié au terrible quartier du "Kosovo" à Kondengui où des centaines de détenus dorment en plein air".