Une enquête réalisée courant 2022 par l'organisme panafricain de recherches, Afrobaromètre, révèle que les Camerounais (60%) dans leur grande majorité, trouvent que les médias camerounais ne sont pas libres pour donner la bonne et la vraie information à leurs lecteurs.
L'étude qui a été menée en même temps dans 36 pays africains, classe le Cameroun dans le top 5 des derniers pays africains de la classe (les pays où la liberté d'expression est pratiquement morte).
Dans le classement par ordre décroissant des derniers de la classe, l'on trouve en première position, le Gabon(86% des Gabonais pensent qu'Ali Bongo a tué la liberté de la presse), en deuxième position l'Eswatini (71%), la Côte d'Ivoire (63%) et enfin le Cameroun (60%).
Selon Franz Krause, "BIYA a travaillé pendant plusieurs années à l'existence d'un trompe-œil : le nombre pléthorique de maisons de presse et médias au Cameroun. Il le voulait ainsi afin d'inventer et d'infiltrer facilement ses propres journalistes dans la sphère médiatique camerounaise, qui fut, dans les années 90, fortement et ouvertement opposée à son pouvoir".
"Ce sont des journalistes tels que Monsieur Zebaze, Monsieur Mana et d'autres qui ont, en faisant tout simplement leur travail, motivé cette posture honteuse de Monsieur BIYA, résolument hostile aux médias objectifs et au Directeurs de Publication libres dans le choix de la ligne éditoriale et dans le traitement de l'information", ajoute t-il.
Selon Reporters sans Frontières (RSF), malgré le nombre important d’organes de presse (500), "la production d’une information indépendante et critique reste un parcours du combattant au Cameroun. Les titres les plus emblématiques du pays sont Le Messager, Le Jour, The Guardian Post, La Voix du Centre, Défis actuels et le quotidien public Cameroon Tribune. Les radios et télévisions privées sont très nombreuses : Equinoxe TV, Canal 2 International, Siantou et Royal FM sont les plus connues. La radiotélévision publique CRTV demeure un média d’État au service de la communication du régime de Paul Biya au pouvoir, depuis 40 ans".